François Hollande au salon de l'Agriculture sous haute sécurité

  • François Hollande au Salon de l'Agriculture le 21 février 2015 à Paris
    François Hollande au Salon de l'Agriculture le 21 février 2015 à Paris Pool/AFP - Stéphane de Sakutin
  • Le Salon de l'agriculture Le Salon de l'agriculture
    Le Salon de l'agriculture AFP - L. Saubadu/A.Bommenel, -
  • François Hollande écrit sur le livre d'or de la Fédération des bouchers le 21 janvier 2015 lors de sa visite au Salon de l'Agriculture à Paris
    François Hollande écrit sur le livre d'or de la Fédération des bouchers le 21 janvier 2015 lors de sa visite au Salon de l'Agriculture à Paris Pool/AFP - Stéphane de Sakutin
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Centre Presse Aveyron

François Hollande, cerné par un service de sécurité sur les dents, a entamé dès 07H00 samedi sa traditionnelle visite du salon de l'Agriculture à la rencontre d'agriculteurs inquiets.

Première halte, à son arrivée, avec Dominique Macke, propriétaire de Filouse, une Rouge Flamande de 4 ans, la star du salon.

"On a transmis la passion à nos enfants. Dans la nouvelle PAC (Politique Agricole Commune), peut-on s'intéresser à nos races locales? Nos racines ont droit de continuer à vivre?" réclame l'éleveur. "La PAC, non seulement n'empêchera rien, mais valorisera ces produits", répond le président.

Entouré d'une nuée de journalistes et de perches et tenu à distance par un cordon de gardes du corps, le président était l'objet cette année d'un dispositif de sécurité renforcé, eu égard au risque d'attentats, avec un plan Vigipirate à son paroxysme.

Signe d'une sécurité sur les dents, le porte-parole de la Confédération paysanne, syndicat agricole minoritaire, a été violemment expulsé de la délégation.

Le président s'est excusé auprès de l'intéressé. Incident clos pour Laurent Pinatel, qui estime toutefois: "On a parlé hier des fermes intensives. Visiblement ce discours-là dérange". La Confédération paysanne a publié vendredi une carte démontrant qu'il existait 24 projets de "fermes usines" et cinq structures effectives en France.

Un peu plus tard, un éleveur de Bretonnes Pie Noir s'égosille: "Stéphane!!!" Il interpelle le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll. "Ca va?" s'enquiert le ministre. "Et la reconnaissance de race comme mixte lait/viande?", demande Luc Bernard, éleveur de la Sarthe, fief de Stéphane Le Foll, qui répond: "On va essayer de régler ça".

Dans un monde agricole en crise, avec des revenus en berne, le salon prend des allures de cahier de doléances. "Il y a urgence dans la simplification" des normes et dans l'application de la nouvelle Politique agricole commune, a expliqué à l'AFP Guy Vasseur, président des Chambres d'agriculture.

- Le spectre du FN -

"Les agriculteurs vont dans quelques semaines faire leur déclaration PAC et personne ne sait de quoi il s'agit", a-t-il ajouté.

Pour François Hollande, ce salon se déroule sous le signe des enjeux climatiques, qui sont aussi "une responsabilité" des agriculteurs.Conscient des difficultés, avec notamment l'embargo russe sur les produits alimentaires: "nous devons - l'Etat, l'Europe - être auprès des agriculteurs" et "faire en sorte qu'ils puissent être facilités dans leur acte de production".

En bon Corrézien d'adoption et amateur de viande, le président s'arrête ensuite pour écrire sur le livre d'or de la Fédération des bouchers: "A tous les bouchers qui nous donnent conseil, plaisir et fierté".

Mais à un mois des départementales, la séquence est également politique. Les agriculteurs ne sont pas connus pour être des électeurs de gauche, et la tentation d'un vote FN est redoutée alors que pourtant l'agriculture est le premier poste de dépenses de l'Europe.

"Les populistes disent qu'il faut sortir de l'UE", mais "si on écoutait ces populistes, il n'y aurait même plus d'aides qui seraient données aux agriculteurs, plus de garantie sur les prix", a fait valoir le président.

"C'est vrai que ce populisme ronge les campagne. Ils se disent: est-ce qu'on ne va pas être oubliés, abandonnés? Mais je suis moi-même issu d'un département rural agricole. Je sais ce que ça représente et je peux vous garantir que les agriculteurs, les ruraux ne seront pas oubliés", a-t-il promis.

"Les agriculteurs ne doivent pas avoir peur", a-t-il insisté. "Ce qui doit lutter contre le populisme, c'est la force de l'Etat, sa capacité à tracer un chemin d'avenir. Ce n'est pas en mettant les agriculteurs dans l'angoisse qu'on y parviendra".

Pour sa part, le président du principal syndicat agricole, la FNSEA, Xavier Beulin, confie à l'AFP: "Je ne peux pas nier qu'il y ait des expressions vis-à-vis d'une Europe parfois trop techno, trop tatillonne". "Peut-être que la réponse politique n'est pas à la hauteur", ajoute-t-il.

Au passage de la délégation, un éleveur de vaches normandes glisse à Hollande: "il ne faut pas nous oublier. Ce sont des gens comme nous qui vous ont porté au pouvoir". "Je ne vous oublie pas", répond-il.

Peu avant 10H30, le président petit-déjeunait toujours avec le gratin du monde agricole avant de poursuivre la visite.

L'an dernier, il avait passé sept heures dans les allées de la plus grande ferme de France. Cette année, combien durera la visite? Dans son entourage, on glisse juste qu'il doit impérativement être à l'Elysée à 16H00...

Source : AFP

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