Affaire Larionov : le FN est «responsable, pas coupable»

  • Jean-Guillaume Remise, chef de file du Front national en Aveyron
    Jean-Guillaume Remise, chef de file du Front national en Aveyron CP
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Placé brièvement en garde à vue, Alexandre Larionov, candidat FN aux élections départementales, va être jugé pour«provocation à la haine raciale par la voie électronique». Chef de file du parti frontiste en Aveyron, Jean-Guillaume revient sur les faits. 

«Responsable, mais pas coupable», reconnaît Jean-Guillaume Remise, chef de file du Front National en Aveyron suite aux révélations qui ont conduit, vendredi soir, Alexandre Larionov, jeune candidat frontiste aux élections départementales, à être placé en garde à vue pour incitation à la haine raciale.

Sur sa page Facebook, le candidat du canton Causse Comtal a tenu des propos antisémites et haineux qui ont provoqué son exclusion du Front National et son interpellation par les gendarmes de Rodez. Placé brièvement en garde à vue, le jeune homme va être jugé pour «provocation à la haine raciale par la voie électronique».

Le parquet a, en effet, décidé de lui signifier par huissier une citation à comparaître après les élections départementales (22 et 29 mars). Alexandre Larionov encourt jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Entretien avec Jean-Guillaume Remise, secrétaire départemental du Front National en Aveyron.

Est-il normal qu’après seulement trois mois d’adhésion un militant reçoive l’investiture du Front National ?

«Pourquoi pas. Alexandre Larionov présente bien, il m’a semblé très motivé et l’image qu’il reflète ne colle pas du tout avec les propos haineux qu’il a tenus sur sa page Facebook. Je ne peux pas sonder les coeurs et les maux de chaque militant. Alors c’est sûr, cela peut s’avérer plus risqué que si le candidat est adhérent depuis trois ans.»

N’y a-t-il pas au FN un comité d’éthique chargé de contrôler le parcours des candidats avant de les investir ?

«Si, bien sûr. Il y a une commission d’investiture au sein de chaque bureau départemental. Et c’est moi, en tant que responsable départemental, qui suis chargé de faire les vérifications d’usage.»

Vous ne les avez pas faites ?

«Si bien sûr. J’ai mené une petite enquête. Et, comme pour tous les autres candidats, j’ai aussi demandé un extrait de casier judiciaire. Tout me semblait clean.»

Sauf sur la page Facebook...

«C’est sûr, j’ai fait une faute, j’aurais aussi dû vérifier les réseaux sociaux. Je ne l’ai pas fait. J’ai visiblement trop fait confiance, mais cela ne se reproduira plus. Pour cette fois, c’est déjà trop tard. Le mal est fait. Ce sont les désagréments d’un mouvement qui croît un peu vite. Depuis les dernières cantonales où le FN aveyronnais a présenté des candidats sur deux cantons seulement, nous sommes passés de 20 à plus de 250 militants aujourd’hui. Et j’ajouterai que, contrairement à d’autres partis politiques, nous avons réagi très vite. Dès que nous avons pris connaissance des faits, nous avons pris la décision d’exclure Alexandre Larionov. Je pourrais vous citer une pléiade de cas plus ou moins similaires impliquant des représentants de différents partis politiques de droite, de gauche ou du centre où la décision, quand il y en a eu une, a été beaucoup moins rapide.»

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