Ursule : «Nous ne sommes pas à notre place»

  • Le manager général du Raf, Gregory Ursule :  «Je ne crois pas que l’on soit encore dans cette période de crise».
    Le manager général du Raf, Gregory Ursule : «Je ne crois pas que l’on soit encore dans cette période de crise». José A. Torres
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Football. En position de premier non relégable, le Rodez Aveyron football reçoit Hyères samedi (18 heures) au stade Paul-Lignon. «Déçu» mais néanmoins «optimiste» , le manager général du club, Gregory Ursule attend un sursaut d'orgueils de ses joueurs. Entretien.

En position de premier non relégable, Rodez reçoit Hyères samedi (18 heures) au stade Paul-Lignon. «Déçu» mais malgré tout «optimiste» , le manager général du club, Gregory Ursule attend plus de réalisme de la part de ses joueurs, invités à gagner des points à défaut de produire du spectacle. Entretien.

Comment se sent le manager général d’un club dont l’équipe fanion est en difficulté sportive ?

Je retiens d’abord le dynamique club dans son ensemble. Mais, il est vrai que la CFA est un peu en difficulté en ce début 2015. On y est particulièrement attentif.

Cette équipe de CFA a été bâtie pour jouer les premiers rôles voire la montée en National mais se retrouve désormais à devoir lutter pour son maintien...

Psychologiquement, il faut qu’on change d’objectif. Ça, c’est un premier pas à faire au niveau des joueurs. Quand on bâtit une équipe pour jouer le haut de tableau, il faut parfois remettre les choses en cause par rapport à ce qu’on a voulu mettre en placeau départ: du jeu, de l’attaque placée. On joue maintenant le maintien, il faut changer notre fusil d’épaule. Ça, je pense que le coach l’a bien saisi, que les joueurs l’ont bien compris. Aujourd’hui, on est à la quête de points, pas à la quête de spectacle sportif. Donc on va sans doute revoir notre copie.

Avez-vous identifié ce qui a péché dans la construction de l’équipe ?

Il faut que nous, dirigeants, entraîneurs, nous nous remettions en cause. Après, il faut aussi que les joueurs fassent de même. Mais pour parler de la nôtre: je pense que l’on a pensé acquis un certain niveau de jeu affiché l’an dernier. Il se trouve que l’on aurait peut-être dû s’appuyer sur ce qu’on avait bien fait l’an dernier, avant de mettre en place une volonté de faire du jeu, d’être performant sur coup de pied arrêté, de marquer plus... Car du coup, après ce début de saison insatisfaisant, il a été difficile de se remettre en question au niveau sportif et de l’objectif à demi avoué (la montée, NDLR).

Du coup, exit l’espérance du National pour la crainte du CFA2. Est-ce que le club est en danger s’il est relégué ?

Non, non, non. Le club ne serait pas en danger. Mais vis-à-vis de la dynamique de ces dernières années, ce serait vraiment dommageable. On a une formation qui marche très bien. Il faut que les jeunes puissent évoluer ensuite au moins au niveau CFA. Ce ne serait pas une catastrophe de descendre en CFA2. Mais ça retarderait conséquemment nos objectifs de développement du club.

Justement, le maintien du double statut SASP - association est toujours judicieux aujourd’hui ?

Le statut juridique est bien ainsi. Il protège d’abord «l’asso» en cas de malheur de la SASP (société professionnelle, NDLR). Ça permet aussi d’arbitrer financièrement le sponsoring, les aides de la fédé, les subventions publiques...

Personnellement, êtes-vous optimiste pour la suite ?

Je suis d’un naturel optimiste. Je pense que l’on n’est pas à notre place dans ce championnat. Maintenant, ça ne suffit pas de le dire. Il faut le démontrer, gagner des points. Je compte sur les joueurs pour le faire, le staff est mobilisé pour acquérir ce maintien. Je suis déçu de ne pas figurer plus haut mais pas inquiet pour la suite.

Vous et le président Murat y aviez témoigné votre confiance au sortir d’un automne catastrophique: le coach Franck Plenecassagne bénéficie-t-il aujourd’hui toujours autant de cette confiance ?

Oui, il l’a toujours. On est un club familial, on se fait confiance, on se côtoie, on échange. Il a certainement des moments de doute comme tout entraîneur dans ce genre de période. Mais nous sommes là pour le rassurer, l’accompagner. C’est plutôt lui qui doute de ses capacités alors qu’il a démontré par le passé que ça s’est très bien passé.

Avez-vous malgré tout envisagé un électrochoc ?

Non. L’électrochoc, il faut le faire sur notre situation. Notre électrochoc, c’est de dire aux joueurs: «On jouait le haut de tableau, maintenant on joue le maintien. Votre perception doit changer. Par exemple, au lieu de relancer, aujourd’hui peut-être qu’il va falloir être efficace et mettre en touche». Après, évidemment qu’il y a des situations urgentes qui demandent des décisions. Mais aujourd’hui, je ne crois pas que l’on soit encore dans cette période de crise. J’assiste aux entraînements et je sais aussi qu’il n’y a pas de cassure.

Les départs de Barthomeuf à l’automne et de Dieye au mercato d’hiver non remplacés, c’est un choix assumé ?

Thibaut (Barthomeuf, NDLR) a été remplacé numériquement par le retour d’Adrien (Faviana, après une longue absence). Pour Abdou (Dieye), on voulait soit le remplacer par quelqu’un qui avait 150 matches de CFA pour vraiment amener une plus-value, soit on pariait sur un jeune. C’est ce que l’on a fait avec Ugo (Bonnet), Bala (Fofana, ou Adrien (Rozier). Et puis, je pense que cette année, on a un groupe plus homogène que la saison passée. Mais il ne joue pas la même chose.

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