Estonie: le parti de la Réforme au pouvoir remporte les législatives

  • Un bureau de vote, le 1er mars 2015 à Tallinn
    Un bureau de vote, le 1er mars 2015 à Tallinn AFP - Raigo Pajula
  • Le Premier ministre estonien  Taavi Roivas, le 24 octobre 2014 à Bruxelles
    Le Premier ministre estonien Taavi Roivas, le 24 octobre 2014 à Bruxelles AFP/Archives - Thierry Charlier
  • Un char américain défile lors des commémorations du 97e anniversaire de l'indépendance de l'Estonie, le 24 février 2015, à Narva, près de la frontière avec la Russie
    Un char américain défile lors des commémorations du 97e anniversaire de l'indépendance de l'Estonie, le 24 février 2015, à Narva, près de la frontière avec la Russie AFP/Archives - Raigo Pajula
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Centre Presse Aveyron

Le parti centriste de la Réforme au pouvoir en Estonie a remporté dimanche les élections législatives, dans un contexte d'inquiétude pour la sécurité de cet Etat balte face à Moscou, selon les résultats complets publiés sur le site internet de la Commission électorale.

Le chef du gouvernement sortant Taavi Roivas devrait ainsi se voir confier par le président la tâche de former une nouvelle coalition, son parti ayant remporté 30 des 101 sièges de députés, devant le parti du Centre, prorusse, qui en a obtenu 27, les sociaux-démocrates 15 et les conservateurs d'IRL 14.

Les deux alliés actuels, le parti de la Réforme et les sociaux-démocrates, ne disposeront pourtant pas de la majorité absolue au Parlement et devront chercher un nouvel allié.

"On peut admettre que le parti de la Réforme sera bien en mesure de former un gouvernement", a déclaré à l'AFP Ahto Lobjakas, éditorialiste du journal estonien Postimees.

"Cependant, les négociations en vue de former une coalition risquent d'être plus compliquées, étant menées (à la fois) avec les sociaux-démocrates et les conservateurs d'IRL", a-t-il ajouté.

Le parti du Centre qui affiche ses sympathies à l'égard de Kremlin a gagné un siège par rapport aux législatives précédentes alors que les trois autres partis représentés au parlement sortant en ont perdu au bénéfice de deux nouveaux groupements, les libéraux (8) et le Parti populaire conservateur (7), défavorable à l'immigration.

Le parti de la Réforme a obtenu 27,7% des voix, devant le Centre qui a bénéficié du soutien de 24,8% des électeurs, les sociaux-démocrates (15,2%), l'IRL (13,7%), les libéraux (8,7%) et le parti Populaire conservateur (8,1%). Aucun autre parti n'a franchi le seuil d'éligibilité de 5%.

- Tensions à la frontière russe -

L'annexion de la Crimée et les actions russes dans l'est de l'Ukraine sont suivies de près dans cette ancienne république soviétique de 1,3 million d'habitants, dont un quart de russophones, qui a divorcé d'avec l'URSS en 1991.

Des manoeuvres militaires russes à la frontière estonienne quelques jours avant le scrutin ont renforcé les craintes de ceux qui prêtent au Kremlin l'intention de déstabiliser d'anciennes républiques soviétiques.

"Concernant l'orientation pro-occidentale de l'Estonie, l'engagement envers l'UE et l'Otan peut être encore plus prononcé", à la suite du renforcement de l'aile droite au parlement avec l'arrivée de deux nouveau partis, selon M. Lobjakas.

Un électeur estonien sur cinq a voté par internet. Le parti du chef du gouvernement a remporté cet e-vote avec 37,5% des voix, devant l'IRL (17,2%) et les sociaux-démocrates (16,9%). Le parti du Centre n'y a obtenu que 7,7% des voix sur internet.

Le taux de participation s'est élevé à 63,7%.

Le soutien au parti du Centre s'explique par la popularité de ce parti au sein de la minorité russophone dans ce pays membre de l'Otan, de l'UE et de la zone euro.

Pendant la campagne électorale, le parti du Centre a notamment proposé de tripler le salaire minimum en le portant à 1.000 euros, et d'abaisser les cotisations de la sécurité sociale, animant un vif débat dans ce pays balte qui applique depuis longtemps une politique d'austérité très rigoureuse.

Certains sondages plaçaient le Centre en tête de la course, mais, selon les analystes, ce parti n'est pas capable de trouver des alliés pour former une majorité gouvernementale au Parlement.

Dans le contexte des tensions régionales, Taavi Roivas, le plus jeune chef du gouvernement de l'UE - il a 35 ans - avait joint sa voix à celles de ses homologues letton et lituanien pour réclamer une présence accrue de l'Otan, afin de répondre à celle de l'armée russe à proximité de leurs frontières.

L'Alliance a annoncé récemment la création d'une force "Fer de lance" de 5.000 hommes et de six centres de commandement dans la région, dont un en Estonie.

Source : AFP

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