Une salle de sport à la sauce rurale

Grand, athlétique, Pascal Krieg, professeur diplômé d’État, exerce le métier de coach sportif depuis une vingtaine d’années. Tous les jours, il sillonne les routes aveyronnaises pour s’établir dans un village entre 12 heures et 14 heures. Sa salle de remise en forme sur roues -tout le matériel destiné à être utilisé lors des séances est organisé de manière à rentrer dans un petit camion- se déplace quotidiennement. Au compteur, neuf villages (dont Rignac, Drulhe, Lunac…) et encore davantage, puisqu’à terme «il s’agit de franchiser et d’avoir un maximum de camions afin de couvrir au mieux le territoire».

En se lançant dans l’aventure, le but était «de permettre aux personnes n’ayant pas forcément la possibilité de faire du sport, d’en avoir l’occasion, puisque la salle de remise en forme se déplace au coeur du village», explique le coach. «Finis les problèmes de transport, vous économisez du temps et de l’argent», indique même la brochure.

L’occupation du domaine public étant soumise à des règles strictes, Pascal Grieg, après avoir repéré le secteur où il aimerait travailler, doit présenter son projet au maire. Une fois la publicité lancée et un premier essai réalisé, la décision d’autoriser l’installation de la salle de gym itinérante (souvent dans un gymnase) est laissée à l’appréciation du maire. Le déroulement d’une séance, variant de 30 minutes à une heure, est simple. Les exercices sont réalisés en fonction d’un circuit et le roulement s’effectue toutes les minutes environ.

Le tout sur une musique rythmée. Les motivations pour pratiquer «la gym qui révolutionne la gym» sont la perte de poids et, ce qui semble important, note le coach, «le renforcement cardio-vasculaire», sans oublier le renforcement musculaire. «Ce qui est bien, poursuit-il c’est la présence à ces séances de toutes les catégories sociales.» Et d’ajouter, avec un sourire : «Et de 16 à 85 ans !» Suivant les villages, la taille des groupes peut varier, jusqu’à 70 personnes à Rignac, par exemple. Toutes ne viennent pas pour « souffrir » ; certaines viennent d’abord pour l’ambiance conviviale et la détente «tout en se dépensant».

Pour un adepte, géomètre du cadastre, qui s’est inscrit dès le mois d’octobre, l’objectif premier est de maigrir. Si les résultats au niveau du poids ne sont pas encore visibles, il ne se décourage pas pour autant : «Je sens qu’au niveau de la condition physique, c’est mieux, j’ai plus de souffle. » Pour la dernière inscrite sur la commune d’Olemps - une femme habituée à faire du sport et ayant dû abandonner pendant un temps - « c’est la présence du coach, les conseils qu’il donne pour effectuer les exercices, bref, la sécurité», qui l’ont amené à adhérer à ce nouveau concept destiné à faire du sport autrement.