A Capdenac, ça baigne pour Capitaine Nat'

Publié le
Rui Dos Santos

«Je relève les filets tous les matins sur le Lot et c’est le même constat depuis un peu plus de dix ans : je rentre bredouille !». Pascal François a le sens de l’humour très développé. Il s’amuse ainsi d’une situation qui a de quoi faire sourire. Ce solide gaillard âgé de 52 ans et Parisien de naissance est installé au cœur de la zone artisanale de la Rotonde à Capdenac-Gare et il est à la tête du Brin d’Herbe, une conserverie de... poissons sauvages (qui ne sont donc pas d’élevage) qui fabrique et commercialise des produits sous la marque CAPITAINE Nat’, élaborés avec des ingrédients bio certifiés.  Dans cette entreprise artisanale et familiale de conditionnement, tout a commencé avec ses grands-parents paternels qui ont ouvert un magasin bio dans les années 50 en région parisienne. 

«Toujours baigné là-dedans»

En 1971, ce sont ses parents qui ont créé un réseau de distribution de produits biologiques pour les magasins spécialisés, basé à Vence dans les Alpes-Maritimes, et ont fondé la marque Le Brin d’Herbe. Ils ont ensuite rejoint le Var où ils ont vendu, notamment, dans leur magasin aux saveurs diététiques des plantes aromatiques. Pascal François a «toujours baigné là-dedans» et, après avoir œuvré dans l’univers de la vidéo, en particulier, dans les Côtes-d’Armor, il s’est piqué au jeu du virus familial en prenant le relais quand il a été question de prendre un virage professionnel.

En faisant confiance à une recette de plus de 20 ans d’expérience et qui avait donc fait ses preuves : «Une gamme importante de conserves de poissons sauvages dans lesquelles mes parents ont souhaité introduire le plus possible d’ingrédients issus de l’agriculture biologique». La seule infidélité a été géographique. Pascal François a ainsi tourné le dos à la Côte d’Azur et, sur les conseils d’un couple d’amis, il a posé ses valises à Naussac voilà 18 ans, avant d’installer son entreprise dans la zone de la Rotonde à Capdenac-Gare. Sur un terrain de 1000 m² et dans un bâtiment de 150 m², qui ressemble plutôt à une maison individuelle, lui permettant de passer complètement inaperçue.

CAPITAINE Nat’

«On n’a pas besoin de visibilité particulière car on ne vend rien sur place. Il n’y a pas de magasin», précise le propriétaire des lieux. S’il avait d’abord lancé Capitaine bio, la gamme a été très vite rebaptisée CAPITAINE Nat’, et il s’est rapproché d’une conserverie familiale, située à Port-Saint-Louis dans les Bouches-du-Rhône et employant 40 personnes, afin de fabriquer ses produits, écoulés ensuite par le biais de centrales d’achat - Satoriz, Naturalia (groupe Monoprix)..., soit au total 150 magasins - ou dans des boutiques en direct, comme «Au sens bio» à Figeac.

CAPITAINE Nat’, c’est surtout une gamme de sardines, avec huit déclinaisons et trois conditionnements, plus des filets, de maquereau, d’anchois, de thon... Environ une cinquantaine de produits, «qui se différencient, par exemple, de la méthode bretonne par une cuisson vapeur». L’entreprise bien ancrée à Capdenac-Gare (2 personnes, un chiffre d’affaires de 500 000€) ne fréquente pas les salons, excepté NatExpo à Villepinte tous les deux ans, et mise énormément sur «un site internet bien référencé». «Au ralenti en hiver mais jamais à l’arrêt», l’entreprise a une activité saisonnière qui court de mars à octobre. 

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