Que de regrets pour le SRA

Des regrets, encore et toujours. Éternels, cette fois-ci. En chutant pour la troisième fois de la saison sur sa pelouse dimanche, Rodez a vu les phases finales s’envoler pour de bon. Il a également dit adieu à Paul-Lignon, dans les larmes et l’immense déception d’une saison gâchée. Mais, cela pouvait-il en être autrement ? «C’est à l’image de notre saison», ont finalement reconnu les acteurs. L’image d’un SRA capable du meilleur mais surtout du pire. Comme s’incliner dimanche, une semaine après avoir terrassé Tyrosse (14-3).

Alors certes, les Aveyronnais n’ont pas été mauvais. Mais ils n’ont pas su être exceptionnels. Pourtant, il le fallait. Car ce Rodez-Langon n’avait pas que le nom d’une rencontre de phases finales, il en avait surtout la saveur ! Dès les premières minutes de jeu et les premiers contacts, ce parfum si enivrant des matches couperets s’est fait ressentir. Il ne s’est jamais évaporé. Et dans ces cas-là, l’efficacité fait souvent la différence. Elle l’a fait dimanche. Les visiteurs l’avaient bien compris et n’ont pas mis longtemps à le prouver. En moins de 10 minutes, ils plongeaient une première fois Paul-Lignon dans un silence de cathédrale. Avec un magnifique rugby de mouvement, les Langonnais trouvaient l’ouverture par leur centre Lacaze (9e).

Et Langon porta l’estocade...

10-0 en moins de 10 minutes, Rodez pouvait espérer mieux comme début de partie. Mais qu’à cela ne tienne car les hommes de Patrick Furet entraient rapidement dans le match. Et répondaient eux également par un rugby total ! En bout de ligne, Saïd Bajja aplatissait suite à une mêlée fort bien négociée (14e), et voilà que le SRA se mettait à prendre les choses en mains. Du jeu en veux-tu, en-voilà, une mêlée fermée dominatrice et une touche parfaite... Pour ? Quasiment rien, si ce n’est une pénalité de Julien Baron (23e). Mais qu’importe, se disait-on.

Tout cela allait bien finir par payer et Langon ne pourrait tenir éternellement en défendant avec autant d’énergie. C’était bien mal connaître les ressources des Girondins qui, dès le retour des vestiaires, ne se privaient pas pour porter l’estocade! Le doute devant s’installer dans leurs têtes, les Ruthénois commençaient à bafouiller leur rugby quand Saïd Bajja était pris par la patrouille pour un plaquage haut. Langon en profitait parfaitement. Encore une fois, sur un très joli jeu de mouvement. Encore une fois conclu par le 3/4 centre Lacaze (52e). Cette fois, c’en était trop. Auréjac, Fabre, Favre-Trosson et autres tentaient de sonner la révolte mais sans succès. De Barros parvenait tant bien que mal à sauver l’honneur mais c’était déjà bien trop tard. On jouait les arrêts de jeu. Le banc langonnais se congratulait depuis un moment quand les larmes et les gestes d’énervement rythmaient celui de Rodez. Comme si finalement, il ne pouvait en être autrement cette saison.