Rodez a eu raison d’y croire !

On n’a pas fini de l’entendre. Tout va très vite en football. Et ce n’est pas le Rodez Aveyron football qui risque de dire le contraire depuis hier soir et son succès 1-0 face à Grenoble. En cinq tout petits jours, deux matches et autant de succès, voilà son équipe fanion passée du statut de malade en quête de traitement à celui de patient, certes toujours en observation, mais avec une santé de feu. D’ailleurs, rarement cette saison, la zone rouge n’avait paru aussi lointaine (8 points). Ce n’est pas encore la panacée mais à ce rythme, avec cette envie, cette solidarité et ce brin de réussite aussi, rien ne dit que l’histoire ne se finisse pas bien. Question réussite, les Ruthénois n’ont pas été malheureux, mercredi soir.

Boutabout à la  82e

Alors que ces derniers avaient perdu le fil du match aller sur une erreur de leur gardien Laborde (5-2), les Grenoblois leur ont rendu la monnaie de leur pièce. Sur un ballon anodin, consécutif à un corner de Mahaya dévié, le portier isérois Maubleu cafouillait, Boutabout rôdait et convertissait de près en bon renard-ou plutôt Fennec. On jouait la 82e minute et cet avantage n’était malgré tout pas volé. Pas si l’on se place sur un plan technique, certes, les Grenoblois évoluant un cran voire plus au-dessus. Non, hier, c’était le retour du Raf solide, compact et contreur.

La fin justifie les moyens, et personne ne leur donnera tort sur ce coup. Pas plus que sur l’issue ou sur la physionomie des débats. Car, privés de Ouadah (blessé) ou Fauque (suspendu), il a fallu à ces Aveyronnais digérer l’intensité mise par un GF38, rappelons-le, bourreau de l’OM en 32es de finale de la Coupe de France. Les premières minutes étaient d’ailleurs d’un rythme rarement vu cette saison. Mais les partenaires de Castanier, énorme d’activité, tenaient quand ceux de Kamissoko, auteur d’une reprise trop enlevée sur corner alors qu’il était seul au 2e poteau (13e), loupaient le coche.

Grenoble en plein doute, le Raf métamorphosé

Et ce n’était pas fini puisque, après un bel enchaînement sombrero-tir de Militosyan, Joufreau rasait le cadre d’un enveloppé (36e). Dans le même temps, Ayari se retrouvait seul face à Rascle mais préférait donner à Militosyan... hors-jeu (45e). Toujours battu en déplacement depuis 3 matches de CFA sans jamais marquer, le GF38 est dans une période de doute et cela s’est vu. Présent en tribunes, l’entraîneur de l’actuel leader Béziers, Xavier Collin, a dû apprécier. Mais il aurait aussi fallu être aveugle pour ne pas voir que le Raf n’est plus tout à fait le même depuis son succès à Chasselay samedi (4-1) et le passage de Gregory Ursule sur le banc. D’ailleurs, après avoir subi, et repris des forces à la pause, il l’a rapidement démontré. Boissier lâchait une touche longue, Suarez déviait et Mahaya plaçait son crâne aux 6 m.

Mais, cette fois, Maubleu était vigilant et claquait dans sa lucarne (50e). Malgré cela, tandis que les minutes filaient comme l’intensité, l’hypothèse d’un joli coup prenait de l’épaisseur. Car les coéquipiers de Suarez croyaient de plus en plus en leurs chances. Ils avaient bien raison puisqu’à peine sorti du banc, Boutabout jouait les filous. Mais après s’être libérés, il leur aura aussi fallu contenir les assauts adverses. Là encore, la réussite était peut-être avec eux, l’ex-Manceau Thomas expédiant dans les nuages une demi-volée à bout portant (88e). Qu’importe, l’essentiel était ailleurs. Dans un Raf retrouvé, au moins dans l’envie, et dans une ivresse du succès de retour. Hier, il a eu juste sur toute la ligne. Tout va décidément très vite en football. Samedi, il faudra s’en souvenir puisque Martigues (2e) débarque à Paul-Lignon.