Les policiers ruthénois obligés de prendre leur mal en patience

Les policiers ruthénois resteront-ils encore longtemps dans leurs locaux exigus du tour de ville ? Il y a de fortes chances que ce soit le cas. Pourtant, lors de sa venue à Rodez, en septembre 2013, le Premier ministre Manuel Valls, qui était alors ministre de l’Intérieur, avait validé l’idée de la création d’un nouveau commissariat dans le quadrilatère de Combarel.

’autant plus que la Ville était prête à mettre la main à la poche pour que ce projet voie le jour. Mais, de ce nouveau poste de police il n’a pas été question, la semaine dernière, lors de la présentation de l’aménagement du site de Combarel (notre édition du 12 mars).

« Depuis la visite de Manuel Valls, je n’ai eu aucun retour de la place Beauvau. Le projet de déménagement du commissariat est bouché », déclare Christian Teyssèdre, maire de Rodez et président du Grand Rodez, rappelant, dans la foulée, que « les policiers ruthénois sont demandeurs », et que « la Ville est prête à apporter un fonds de concours de 2 millions d'euros (ce qui équivaudrait au tiers de l’investissement), à la condition de conserver la maîtrise d’ouvrage ».

De leur côté, les syndicats de policiers, qui confirment le statu quo du dossier, ne cachent pas être « déçus ». Surtout que, comme le souligne Jean-Philippe Mange, d’Unité SGP PoliceFO, « choisir Combarel comme nouvel emplacement est une très bonne idée ». « Après la venue de Manuel Valls, nous pensions que le projet était bien avancé, et qu’il ne s’agissait que d’une question de financement », déclare Dany Demoineret, président départemental d’Alliance Police nationale.

« Les locaux ne sont pas adaptés »

Aujourd’hui, les fonctionnaires évoluent dans un bâtiment coincé entre la rue Hervé-Gardy et le boulevard Denys-Puech qui, selon Jean-Philippe Mange, « est réaménagé tous les quatre matins pour être mis aux normes ». « Des locaux qui ne sont pas adaptés », voire « vétustes », dit son collègue d’Alliance.

À titre d’exemple, dernièrement, un système de vidéosurveillance a été mis en place pour assurer le bon déroulement des gardes à vue, et des barreaux ont été installés à des fenêtres. « Mais cela ne règle pas les problèmes de promiscuité, d’accueil du public, et de bon fonctionnement de nos services, dus au manque de place », insiste le syndicaliste d’Unité SGPPolice FO.

Dans ce contexte d’immobilisme, les policiers de Rodez ne veulent pas perdre la foi. Pour preuve, Dany Demoineret confie que « régulièrement, lors des commissions, nous remettons le sujet sur la table. Nous nous disons qu’il faudra bien, un jour, que l’on déménage ». Pour sa part, « vu le contexte de maîtrise des finances de l’État », Jean-Philippe Mange relaie cependant que les fonctionnaires ruthénois « ne se font pas trop d’illusions ».