Ne pas laisser l’abstention gagner les élections
Départementales. Face au désintérêt évident des citoyens pour ce scrutin, la démocratie devra faire son œuvre.
Famille, amis voisins... Abordez avec votre entourage l’actualité électorale pour vous convaincre que, décidément, ces élections départementales ne passionnent pas grand monde. «On vote tous les ans maintenant et à part pour le Président de la République, on ne sait jamais vraiment pour quoi ni pour qui», résume Solange, 67 ans, aide ménagère à la retraite. On en viendrait presque à penser que trop de démocratie tue la démocratie, celle-là même si chèrement acquise et si réclamée par d’autres pays du monde. Au-delà de cette philosophie de comptoir, force est de constater le peu d’intérêt de beaucoup d’Aveyronnais pour cette campagne qui s’achève à la veille du premier tour.
Les raisons d’un désamour
La faute à qui ? D’abord à la réforme électorale qui a bouleversé les contours des cantons : beaucoup d’habitants savent mal où ils se situent, quand bien même comprendraient-ils le sens de la manœuvre quand les territoires sont deux fois moins nombreux et que le volume d’élus reste le même. La faute à la réforme, encore, qui ne doit clarifier les compétences des Départements qu’après les élections (!), laissant aux candidats comme seule banque de projets concrets le domaine social...Des projets bridés par les perspectives de disette budgétaire quand ce n’est pas par la volonté de supprimer dans cinq ans l’institution départementale comme avancé il y a quelque temps par le Premier ministre.
La faute enfin au contexte national qui ajoute à la défiance de plus en plus marquée des citoyens envers leurs élus, leur rejet de plus en plus perceptible du clivage droite-gauche. À telle enseigne que de nombreux candidats de tous bords ont décidé, pour cette campagne, de concourir sans étiquette, en tout cas sans écurie politique, pour «rassurer» les électeurs. Tout cela fait que l’abstention risque fort de s’inviter au scrutin dimanche. Au niveau national, on annonce même que moins d’un électeur sur deux se rendrait aux urnes.
La bonne participation,