Rodez, c’est le moment d’être balèze !

On y est ! Les saisons se suivent et se ressemblent pour le Stade Rodez Aveyron basket. Les victoires s’enfilent comme des perles durant des mois et l’heure de vérité finit toujours par sonner. Tout s’efface et se joue sur une seule rencontre, sur 40 petites minutes... Ce moment crucial, c’est ce soir dans un «p’tit bled» de Dordogne. À Gardonne plus précisément, dans la banlieue de Bergerac, 1500 habitants et une salle aux allures de gymnase landais. L’équation, elle, est des plus simples : le vainqueur s’ouvrira les portes de la Nationale 2. Le perdant, lui, aura certes encore un petit espoir car il restera deux rencontres à jouer, mais n’aura certainement plus que ses yeux pour pleurer...

Rostom : «Pas le droit de gâcher ce moment»

Oui, le match de la montée, c’est bel et bien ce soir. Comme Rodez en a connu de nombreux face à Dax ou encore Frontignan dans un passé proche. Mais si, à l’époque, les Aveyronnais partaient avec les faveurs des pronostics, cette fois, il en sera tout autre. «On y va sans pression mais avec ambition», n’a cessé de répéter l’entraîneur Brahim Rostom, cette semaine. Lui plus que quiconque sait que son équipe est capable de réaliser l’exploit. «On peut le faire mais pour cela, il faudra avancer collectivement. On a en tête tous les efforts réalisés pour en arriver là et on n’a pas le droit de gâcher ce moment. Je suis très serein et calme», souligne le coach.

Ce fameux collectif ne cesse de revenir dans toutes les discussions à l’heure de ce choc. Du dire de tous les observateurs, la rencontre se jouera certainement sur cet aspect, ce soir. Car l’affiche Gardonne-Rodez est avant tout une sacrée opposition de styles. Le basket des Dordognots est fondé sur un collectif fort, une défense agressive et des plans de jeu parfaitement maîtrisés...Tout cela géré d’une main de maître par un certain Sylvain Lautié, coach connu et reconnu pour avoir notamment remporté une Coupe d’Europe (la Korac) avec Nancy, en 2002. 

Collectif de Gardonne contre individualités de Rodez

Le basket ruthénois, lui, est davantage fait de folies, de réactions-il n’est pas rare de voir Rodez changer de défense durant une rencontre, de la zone à la pression tout terrain (!)-, d’individualités très fortes telles que les Sagadin, Williams et autres... «Je m’en fiche de savoir que les mecs passent leurs vacances ensemble ou s’embrassent tous les jours, je souhaite juste qu’ils avancent en équipe sur le parquet», souffle Brahim Rostom. Hier, le coach était des plus confiants. La semaine s’est parfaitement passée, quelques visages «étaient un peu livides avec la pression» sourit-il. Mais pas de quoi l’inquiéter.«Je sens mon groupe très solidaire et davantage mature qu’à une époque», indique-t-il. À lui de le montrer sur le parquet. C’est maintenant ou jamais.