Départementales : un premier round réussi pour la droite et le centre

  • Au total, le bloc de droite réalise un score de 38%, contre 37% pour celui de gauche.
    Au total, le bloc de droite réalise un score de 38%, contre 37% pour celui de gauche. José A. Torres
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Centre Presse Aveyron

La droite et le centre ont réussi leur pari: arriver en pole position dimanche au soir du premier tour des élections départementales, nettement devant le FN, déjouant partiellement les pronostics qui les plaçaient au coude à coude avec le parti frontiste. Selon les premiers résultats, l'UMP et l'UDI, alliés dans plus de 95% des cantons, parfois avec le MoDem, arrivent en tête du scrutin avec 31% des voix, contre 24,5% pour le FN et 19,7 pour le PS et ses alliés.

Au total, le bloc de droite réalise un score de 38%, contre 37% pour celui de gauche. "Ce premier tour montre la profonde aspiration des Français à un changement clair qui commencent par les départements" et "les conditions d'un basculement massif sont réunies dans un grand nombre" d'entre eux, a aussitôt réagi Nicolas Sarkozy, président de l'UMP, qui mise sur ce scrutin pour asseoir son emprise sur le parti. "L'alternance est en marche, rien ne l'arrêtera", veut croire l'ancien chef de l'Etat. Son but: inverser la proportion droite/gauche dans les départements, jusqu'ici nettement favorable à la gauche (60% contre 40%).

Pour transformer l'essai et remporter une victoire qui serait mise à son crédit, quatre mois après son élection à la tête du principal parti d'opposition, M. Sarkozy a appelé les Français à "se mobiliser" dimanche prochain. Il n'y a pas de "triomphalisme" au soir du premier tour mais "un encouragement pour l'opposition, pour l'UMP en particulier", a d'ailleurs prudemment réagi son ami, le député européen Brice Hortefeux.

Plus direct, Laurent Wauquiez, secrétaire général de l'UMP, a parlé de "défaite historique du PS" et d'"échec personnel" de Manuel Valls, très impliqué dans la campagne. Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI, s'est de son côté félicité que le PS soit éliminé, selon lui, "dans la moitié des cantons", y voyant "une double sanction: contre les exécutifs locaux et contre la politique gouvernementale puisque François Hollande et Manuel Valls ont voulu nationaliser le scrutin".

Dans les départements qui seraient remportés par son camp, M. Sarkozy a répété les promesses faites au cours de ses nombreux déplacements de campagne: "mettre un terme aux hausses d'impôts, aux "dépenses inutiles", combattre l'assistanat, car il y a "des droits, mais aussi des devoirs"...

"Entendre le désarroi" des Français

Surtout, M. Sarkozy, qui n'a cessé de renvoyer dos à dos frontistes et socialistes en dénonçant le FNPS (tout en assurant qu'il ne mettait pas les deux sur le même plan), a de nouveau martelé le "ni-ni" : ni vote en faveur du FN, ni vote pour la gauche en cas de duel entre eux. Mais il a tenu à le redire: il n'y aura "pas d'accord, national ou local", avec le FN. Pendant sa campagne, il a à plusieurs reprises averti que tout contrevenant à cette règle serait "exclu" de l'UMP.

M. Sarkozy a également voulu s'adresser aux électeurs frontistes du premier tour. "Nous entendons leur exaspération", a-t-il dit, réaffirmant que le FN, dont le programme économique est selon lui "le même" que celui de l'extrême gauche, n'apporterait "aucune réponse à (leurs) difficultés".

"Il nous faut entendre le désarroi de nos compatriotes et y apporter des réponses claires, précises et rapides. C'est dans cet esprit que je continuerai à faire de l'unité et du rassemblement de notre famille politique la priorité. Cette unité est la condition préalable pour incarner aux yeux des Français l'alternative républicaine qu'ils attendent avec impatience", a-t-il assuré.

Alain Juppé, ancien Premier ministre, s'est félicité qu'il n'y ait pas eu de vague bleu marine comme certains sondages l'avaient prédit, tout en estimant que les résultats du premier tour représentaient un "désaveu de la majorité". "Il apparaît très clairement que la seule force d'alternance crédible aujourd'hui, c'est précisément notre alliance, ce rassemblement de la droite et du centre", a déclaré le maire de Bordeaux, partisan d'une alliance jusqu'au MoDem.

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