Crash A320: une colonne de fumée, des débris éparpillés

  • Capture d'écran d'une video AFP TV montrant de la fumée après le crash de l'A320 de Germanwings le 24 mars 2015 près de Seyne-les-Alpes
    Capture d'écran d'une video AFP TV montrant de la fumée après le crash de l'A320 de Germanwings le 24 mars 2015 près de Seyne-les-Alpes AFP - Denis Bois
  • Crash d'Airbus
    Crash d'Airbus AFP - JM.Cornu/A.Bommenel/J.Bonnard, -
  • Capture d'écran d'une vidéo AFP montrant l'hélitreuillage de gendarmes le 24 mars 2015 près de Seyne-les-Alpes
    Capture d'écran d'une vidéo AFP montrant l'hélitreuillage de gendarmes le 24 mars 2015 près de Seyne-les-Alpes AFP - Denis Bois
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Centre Presse Aveyron

Une colonne de fumée, de petits "morceaux blancs" à peine reconnaissables éparpillés sur une paroi abrupte: c'est ce que décrivaient les habitants du Vernet, le village le plus proche de la scène du crash, où les familles de victimes doivent se retrouver mercredi.

"Le problème, c'est qu'on ne voit rien quand on est en face du crash. Il faut vraiment savoir que c'est un crash d'avion pour comprendre", expliqué Jean-Louis Bietrix, 62 ans, guide de haute montagne.

Avec d'autres habitants du Vernet, il a été parmi les premiers à se rendre sur le site mardi midi, pour y accompagner les gendarmes qui ne connaissaient pas les lieux.

Pour accéder au site, il faut rouler 20 minutes sur une route cabossée de 5 km de long jusqu'au col de Mariaud (1.561 mètres) avec "un 4X4 un peu costaud", "sinon, tu passes pas", relate Richard Bertrand, 64 ans, moustache grise et fines lunettes.

Ensuite, il faut encore marcher 30 à 40 minutes sur un terrain très accidenté. "C'est même pas un chemin, y a que les vaches qui passent", précise Richard, avec son accent rugueux.

Tous les accès vers les lieux du crash étaient barrés mercredis, les gendarmes empêchant les véhicules de monter.

- "Débris éparpillés sur 500 mètres" -

Mardi, peu après 10H30, Jean-Marie Michel, 70 ans, adjoint au maire, se souvient avoir vu "une belle colonne de fumée". "Mais j'ai rien entendu", dit-il.

"Quand Richard m'a appelé, j'ai dit: +t'affole pas, ça doit être un feu de broussailles+. J'ai vraiment réalisé quand on a vu les hélicos tourner", confie-t-il.

Accompagnant les gendarmes jusqu'au col, il a pu voir des débris "éparpillés sur un rayon de 500 mètres": "Y en a de partout, des moteurs fumaient encore".

L'avion "a tapé de plein fouet dans une paroi abrupte", dit Jean-Marie. "Quand on voit la taille des débris de l'appareil, on imagine ce que ça doit être pour les humains".

Jean-Louis Bietrix, qui s'est approché à la limite de la zone du crash décrit, lui, "de petits morceaux blancs qui ne ressemblent plus à rien". "Les deux morceaux les plus importants ne sont pas plus gros qu'une moitié de voiture", dit-il.

- Avion "en miettes" -

L'avion "est vraiment en miettes. C'est triste à voir", raconte le guide, qui n'a rien vu des corps des 150 passagers. "Mais on y pense", confie-il.

"C'est incroyable, c'est énorme un Airbus, quand tu arrives et que tu ne vois plus rien... c'est très choquant", ajoute-t-il.

La tâche des gendarmes chargés de l'enquête et du recueil des débris s'annonce ardue, le crash ayant eu lieu dans une zone où la roche est très friable, faisant craindre des chutes de pierre.

"C'est pratiquement un mur. Ils vont être obligés de s'encorder", estime Richard Bertrand.

"Vu la zone, vu les conditions, ça risque de durer", prévoit aussi Bernard Bartolini, maire de Prads-Haute-Bléone, petite commune de 195 habitants, sur le territoire de laquelle le crash s'est produit.

M. Bartolini a fait mettre les drapeaux en berne sur la mairie du village et a demandé des renforts administratifs pour rédiger les 150 certificats de décès après la catastrophe. "D'habitude, on en fait un ou deux par an", glisse-t-il.

Une cérémonie de recueillement doit se tenir mercredi après-midi dans un champ du Vernet face à la montagne où a eu lieu le drame. Gendarmes, pompiers et élus locaux s'affairaient à installer des tentes et sécuriser la zone pour accueillir les familles des victimes, sous le ronflement des hélicos.

"Tu sais quand il arrive François Hollande?", lançait un enfant dans la cour de la petite école du village.

Source : AFP

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