Trente ans après, le carnaval de Toulouse retrouve des couleurs

Février 1985, le carnaval se met à l’heure brésilienne, 45 chars et 150 000 personnes défilent dans les rues, record battu! Pourtant, en marge du défilé, des incidents éclatent place du Capitole… Le maire, Dominique Baudis, voit rouge, reprochant au Comité d’organisation carnaval universitaire (Cocu) de ne pas avoir vu venir les débordements. En 1987, Claude Nougaro perché sur le toit du Capitole est sacré roi du carnaval.

Mais, en 1989, Essoufflés, découragés, les chefs de tribu qu’ont été Claude Sicre et autres Jean-François Laffont renoncent. Depuis? Deux tentatives ont été organisées, l’une par le Couac (Collectif urgence d’acteurs culturels) et le collectif Mix Art Myrys en 1997 et 1998 prônant le retour d’un carnaval à connotation politique; et l’autre, à l’initiative des Motivé-es, a donné lieu à une pétillante «mascarade» toute aussi politisée. On s’approchait alors des 20 000 participants.

Autour de Samba Résille

Le vrai retour sonne en février 2011. «Il y a eu une contingence de volontés très fortes de la part des étudiants et des structures culturelles, qui nous a permis d’ouvrir la porte de François Briançon, élu aux Fêtes et manifestations», rappelait Laurent Vildary, chargé de développement de l’association Samba Résille, qui porte le projet du nouveau carnaval. Un nouveau Cocu (Comité d’organisation du carnaval unifié) est né avec le grand retour de l’organisation universitaire, restructurée en août 2011 en conglomérat d’associations (dont Samba Résille) - qui fête en 2012 les trente ans de sa création.

Pour cette 4e édition de sa nouvelle ère, avec près de 100 000 personnes défilant dans les rues l’an dernier, le Cocu donne rendez-vous aux carnavaleux le samedi 28 mars pour l’inauguration de «Si on déguisait la ville?» et samedi 4 avril pour le grand défilé. Ce carnaval aux multiples visages et aux multiples possibilités, veut mobiliser ceux et celles qui souhaitent apporter leur contribution à cette belle aventure humaine: aménagement et animation du hangar, construction, petites mains pour les installations urbaines et inauguration de «Si on déguisait la ville?», diffusion des programmes, encadrement de la parade et bien d’autres encore...