Interview. Le très médiatique président de l’OL était samedi du déplacement de ses joueuses à Rodez. Nous l’avons rencontré.
Votre club vient de décrocher son 9e titre consécutif de champion de France. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
C’est véritablement un exploit. C’est aussi une stratégie à long et moyen terme. Il a fallu d’abord construire pour décrocher le premier à partir du moment où on a repris le club, en 2004. On attache autant d’importance à avoir des résultats chez les filles que chez les garçons. Et avec l’arrivée du plus bel outil d’Europe, on est en plein dans cette stratégie.
Vous évoquez le futur stade des Lumières en construction ?
Et dans ce stade, dans le camp d’entraînement, dans le centre de formation, l’équipe féminine est au même niveau que le groupe masculin. Et nous allons bientôt nous doter du premier centre de formation féminin professionnel qui va permettre de relayer une génération, comme chez les garçons.
Vous investissez donc massivement dans le foot féminin. Regrettez-vous que les autres clubs professionnels ne suivent pas ce mouvement ?
C’est long de convaincre. On essaye d’avoir une stratégie, c’est vrai avec certains moyens, non plus sur l’achat mais sur la formation de joueurs. On est un peu en avance. On investit plus dans un centre d’entraînement et de formation que le PSG et Monaco réunis pour les joueurs. C’est du long terme. Un peu comme le Bayern Munich. C’est indispensable pour que le foot reste une fête populaire et pas uniquement du bling-bling et des pertes qui génèrent des excès.
La concurrence du PSG chez les filles était-elle positive ?
C’est la même chose chez les garçons. Il faut accepter de ne plus être les premiers. Ça permet de se remettre en cause, de reconstruire. Et je peux vous assurer que j’ai vu évoluer les dirigeants du PSG. Aujourd’hui, Saint-Étienne le fait, Marseille arrive, Montpellier l’a fait avant nous. Et il faut rendre hommage à mon ami Loulou Nicollin d’avoir initié ces stratégies.
Il existe plus d’un monde entre Lyon et Rodez. Quel regard portez-vous sur ce Raf au féminin ?
Il y a la moelle, la famille. J’ai la chance d’assister à ce match dans la loge avec la présidente, l’ancien président. On sent la passion, la foi, l’envie. Et ce que font les jeunes joueuses de Rodez est formidable. Ce qui est fait ici est bien et je voudrais saluer les gens qui sont dans les tribunes. Il y a de la spontanéité, de la générosité. Pour moi, le foot, c’est ça, le contact, les relations. Je suis venu ici en 1989, en 2e division. C’était un de mes premiers matches et il y avait déjà une ambiance formidable avec des gens sympathiques. Le vrai football, l’amateur qui permet de créer une dynamique d’élite.
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