Conseil départemental: la gauche doit se reconstruire

  • Sur les bancs de l’hémicycle, la gauche doit, dès jeudi, réaliser la «synthèse».
    Sur les bancs de l’hémicycle, la gauche doit, dès jeudi, réaliser la «synthèse». José Torres
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Christophe Cathala

Troisième tour. Pour être politiquement crédible dans ses ambitions départementales, les seize élus de gauche doivent désormais se rassembler. Le chantier n’est pas si simple à réaliser. 

À peine les urnes rangées au placard qu’il faut déjà se préoccuper du troisième tour, l’élection du président du conseil départemental, prévue jeudi. Un conseil qui accueille désormais pour ce mandat de six ans autant de femmes que d’hommes et une donne politique quelque peu modifiée: seize élus d’opposition (ils étaient 20 avant les élections), et trente élus de la majorité contre 26 jusqu’alors.

La droite comme un seul homme

Une majorité départementale qui sort donc renforcée de ce scrutin. À sa tête, le président sortant Jean-Claude Luche a orchestré la campagne de ses troupes, il serait normal que celles-ci lui renvoient l’ascenseur de leurs convictions. Candidat à sa succession, il devrait réunir la majorité (unanimité?) des voix de son camp lors de l’élection à la présidence, jeudi.

Refaire l'union de la gauche

À gauche en revanche, les choses ne sont pas si simples. Si chacun a acté qu’il était peu probable d’emporter la présidence du conseil, il faudra néanmoins désigner le candidat qui «tirera les wagons» de l’opposition départementale. Un rôle dont se sont acquittés Guy Durand ou Anne-Marie Escoffier au précédent mandat. Jeudi, il faudra composer avec les nouveaux élus. Ou de préférence avec ceux qui retrouvent un mandat et peuvent se prévaloir de leur expérience de l’institution et de la politique départementale. Ou de la politique tout court: car il faudra réaliser ce que la gauche appelle la «synthèse», c’est-à-dire un modus vivendi commun quelles que soient les tendances. Et des divisions, il y en a, l’élection a pu en témoigner jusqu’au deuxième tour, report des voix compris. Elles se retrouvent aujourd’hui dans l’hémicycle.

Un leader consensuel

La recherche du consensus doit donc prévaloir. Le chef de file de l’opposition ne peut être qu’un simple porte- parole, il doit impulser une politique alternative, tout en restant constructif quand cela est nécessaire, pour asseoir la crédibilité de son groupe. Il faut donc quelqu’un qui ait «de la bouteille». Mais qui? Anne Gaben-Toutant, réélue sur le canton Vallon? «La mairie de Marcillac m’occupe beaucoup et je goûte peu ce genre de fonction au conseil départemental», confie-t-elle. Et de conseiller: «On a besoin de construire sereinement, on a besoin d’apaiser les relations tout en restant déterminés.»

Bertrand Cavalerie dans ce rôle?

Alors, Bertrand Cavalerie, le Capdenacois réélu en Lot et Montbazinois, et dont le nom circule beaucoup? «Je suis prêt si on me le demande, mais l’on ne s’est pas encore réunis, prévient-il. Ça m’intéresse d’avoir une position claire sur ce que sera la gauche départementale demain... Il faut trouver un mode de fonctionnement, conduire une politique ambitieuse sur plusieurs projets, il y a du bon travail à faire». Sans aucun doute, Bertrand Cavalerie a déjà réfléchi à la question. Et peut devenir le rassembleur dont la gauche a besoin pour se reconstruire. «Il est sûr qu’il faut jouer au plus vite la carte de la responsabilité, former un groupe unitaire dans ses décisions comme on a toujours su le faire depuis 40ans au conseil général, sans empêcher toutes les sensibilités de s’exprimer», note un observateur avisé, proche du PS, qui reconnaît qu’il est urgent de gommer les divisions. C’est possible si, avec seize élus, l’opposition se retrouve déjà derrière un candidat commun à la présidence départementale. Pas sûr en revanche que la gauche plurielle y parvienne hors des murs de cette assemblée...

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