Valls assure aux députés PS être "à l'écoute" malgré le maintien du cap

  • Le Premier ministre Manuel Valls à l'Assemblée nationale, le 31 mars 2015
    Le Premier ministre Manuel Valls à l'Assemblée nationale, le 31 mars 2015 AFP - Lionel Bonaventure
  • Le Premier ministre Manuel Valls à l'Assemblée nationale, le 31 mars 2015 Le Premier ministre Manuel Valls à l'Assemblée nationale, le 31 mars 2015
    Le Premier ministre Manuel Valls à l'Assemblée nationale, le 31 mars 2015 AFP - Lionel Bonaventure
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Centre Presse Aveyron

Manuel Valls, qui considère avoir le soutien des Français pour rester à son poste de Premier ministre tout juste un an après sa nomination, s'est adressé mardi aux députés socialistes pour les convaincre d'"approfondir les réformes" sans changement de cap vers la gauche.

Le Premier ministre leur a assuré qu'il était "à l'écoute" après la défaite des départementales, se disant "blessé" qu'on puisse penser le contraire et appelant les parlementaires PS à "partir à la reconquête", selon des participants.

Depuis Berlin, François Hollande a été clair: "Le cap a été fixé et il sera tenu", a déclaré le président français aux côtés de la chancelière Angela Merkel, à l'issue du 17e Conseil des ministres franco-allemand.

Dans la foulée de la mauvaise soirée électorale du PS dimanche, M. Valls avait annulé in extremis sa participation à ce conseil et à une visite à la BCE à Francfort, ce afin de pouvoir participer à la réunion hebdomadaire des députés socialistes, puis être présent à l'Assemblée pour les questions au gouvernement dans l'après-midi.

Le Premier ministre y a retrouvé des députés de droite remontés par la victoire de leur camp et que le président de l'UMP Nicolas Sarkozy avait appelé mardi matin à l'"opposition frontale". Le chef de file de l'UMP à l'Assemblée, Christian Jacob, a de nouveau demandé la démission du Premier ministre, un an après l'éviction de Jean-Marc Ayrault.

La séquence d'explication de M. Valls intervient alors que les attaques contre la décision du gouvernement de maintenir son cap économique, mais aussi les attaques contre le Premier ministre directement, se multiplient.

La députée EELV Cécile Duflot, critique virulente de Manuel Valls depuis qu'elle a refusé de participer à son équipe, a ainsi déploré qu'on "demande aux partenaires" de gauche "de s'aligner", jugeant dans une interview au Monde que le "logiciel de Valls" était "périmé".

Les députés socialistes accusaient le coup de la défaite mardi, dans une ambiance "grave" mais "contrastée", émaillée de quelques interventions "dures", selon plusieurs participants.

Le député "frondeur" Laurent Baumel est sorti "sans avoir le sentiment que le Premier ministre veuille tirer les leçons. Il y a une certaine forme d'inflexibilité", a-t-il dénoncé.

Il y a eu "rétropédalage" de Manuel Valls au vu des résultats de dimanche, juge une source parlementaire haut placée, "et du coup il est obligé de courir après", comme "ce matin chez Jean-Jacques Bourdin".

Sur le plateau du présentateur de BFMTV, Manuel Valls s'est dit persuadé que "l'immense majorité" des députés le soutiendraient dans l'idée "qu'il fallait continuer, même si, sur tel ou tel aspect, il fallait approfondir".

Quant à l'échec électoral, c'est une "responsabilité collective", a plaidé le chef du gouvernement, jugeant que la question de sa démission ne se posait pas. Les Français "me demandent de rester au poste, de les écouter et de continuer l'action pour l'emploi et pour redresser le pays", selon lui.

- "Pacte" avec les écologistes ? -

Manuel Valls a de nouveau laissé ouverte la porte d'un remaniement et d'un retour des écologistes, mais sous conditions: "S'il y a un pacte entre les socialistes et les écologistes", "s'ils considèrent que c'est possible de gouverner sur la ligne économique qui est la nôtre, sur les réformes en matière de transition énergétique que nous sommes en train de mener et sur la lutte contre les inégalités".

La place des écologistes, qui ont repris contact avec le PS, mais avancent avec circonspection, "est pleinement au gouvernement", a ensuite dit le Premier ministre à l'Assemblée.

Le chef du gouvernement, qui pour "approfondir" les réformes a promis d'ouvrir de nouveaux chantiers, n'a pas encore donné de détails sur les mesures de soutien à l'investissement privé et aux PME, qu'il a évoquées.

Concernant un éventuel contrat de travail spécifique aux petites entreprises, hypothèse relayée dans la presse, "je veux en discuter avec tous les partenaires sociaux" lors d'une conférence prévue en juin, a-t-il expliqué sur BFMTV.

Mais Manuel Valls l'a assuré: "La remise en cause du CDI n'est pas dans les projets du gouvernement, ce n'est pas parce que le Medef fait un certain nombre de propositions que nous allons les prendre".

Une réforme du contrat de travail est un sujet particulièrement sensible à gauche et chez les syndicats, et un objectif politique complexe pour Manuel Valls, déjà contraint, en février, d'utiliser le "49.3" -l'adoption d'un texte sans vote- pour le projet de loi Macron.

Le PCF a parlé de la première année de Manuel Valls à Matignon comme d'une "plongée" dans le "scénario du pire". Quant au Parti de Gauche (PG), il a décliné l'invitation du PS pour des consultations à gauche.

Mais le Premier ministre entend bien accélérer afin d'atteindre -il l'"espère", a-t-il dit mardi- 1,5% de croissance cette année, le niveau jugé nécessaire pour faire baisser le chômage.

Source : AFP

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