Crash A320: la seconde boîte noire confirme l'action volontaire du copilote

  • Des photos de la seconde boîte noire de l'Airbus A320 présentées le 2 avril 2015 lors de la conférence de presse du procureur Brice Robin à Marseille
    Des photos de la seconde boîte noire de l'Airbus A320 présentées le 2 avril 2015 lors de la conférence de presse du procureur Brice Robin à Marseille AFP - Boris Horvat
  • Alice Coldefy, la gendarme qui a retrouvé la seconde boîte noire du l'A320 de Germanwix, parle avec des collègues le 3 avril 2015 à la Seyne-Les-Alpes
    Alice Coldefy, la gendarme qui a retrouvé la seconde boîte noire du l'A320 de Germanwix, parle avec des collègues le 3 avril 2015 à la Seyne-Les-Alpes AFP - PASCAL GUYOT
  • Photos fournie par le ministère de l'Intérieur montrant les gendarmes récupérant les débris de l'A320 au Vernet le 26 mars 2015
    Photos fournie par le ministère de l'Intérieur montrant les gendarmes récupérant les débris de l'A320 au Vernet le 26 mars 2015 Ministère de l'Intérieur/AFP - Francis Pellier
  • Photo publiée le 27 mars 2015 montrant le copilote de Germanwings Andreas Lubitz participant le 13 septembre 2009 à une course à pied à Hambourg
    Photo publiée le 27 mars 2015 montrant le copilote de Germanwings Andreas Lubitz participant le 13 septembre 2009 à une course à pied à Hambourg Foto Team Mueller/AFP/Archives - Foto Team Mueller
  • Airbus A320 : la 2e boîte noire retrouvée
    Airbus A320 : la 2e boîte noire retrouvée AFP - S. Ramis/S. Rose, -
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Centre Presse Aveyron

L'analyse de la deuxième boîte noire de l'A320 de la Germanwings, retrouvée jeudi par les gendarmes, confirme l'action volontaire du copilote et appuie la thèse selon laquelle il a précipité l'appareil à sa perte, selon les derniers éléments de l'enquête.

"Une première lecture fait apparaître que le pilote présent dans le cockpit a utilisé le pilote automatique pour engager l'avion en descente vers une altitude de 100 ft" (pieds, soit environ 30 m, NDLR), dans les Alpes françaises, a annoncé vendredi le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA).

"Puis, à plusieurs reprises au cours de la descente, le pilote a modifié le réglage du pilote automatique pour augmenter la vitesse de l'avion en descente", a ajouté le BEA, en charge de l'enquête de sécurité autour de ce crash.

Ces éléments viennent appuyer la thèse selon laquelle le copilote Andreas Lubitz, 27 ans, a précipité l'avion vers sa perte, causant la mort des 150 passagers et membres d'équipage présents à bord.

Le BEA n'a pas apporté de précisions supplémentaires, indiquant simplement que ses "travaux continuent pour établir le déroulement factuel précis du vol".

Baptisée Flight Data Recorder (FDR), cette seconde boite noire est une pièce essentielle à l'enquête, car elle permet d'ôter tout doute sur les circonstances de l'accident.

Elle contient les données relatives au vol de l'appareil (vitesse, altitude, actions des pilotes sur les commandes, etc.) et permet de savoir précisément ce qui s'est passé depuis son décollage de Barcelone (Espagne) à destination de Düsseldorf (Allemagne) le 24 mars dernier.

Elle a été retrouvée jeudi par une femme gendarme, Alice Coldefy, du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Chamonix, enfouie à environ 20 cm sous terre dans une zone qui avait déjà été fouillée par des enquêteurs.

- Cazeneuve sur place -

"C'est en recherchant (des) vêtements que je l'ai trouvée", a rapporté Alice Coldefy, seule femme membre du PGHM de Chamonix.

"On avait une photo de boîte noire sous plusieurs angles, on l'a sortie et on l'a comparée avec ce qu'on avait trouvé et c'était ça. Tout le monde était content, c'était un soulagement. (...) Un soulagement pour tous les gens qui travaillent là depuis une semaine et demi sans relâche", a-t-elle poursuivi.

Jusque-là, seuls les éléments contenus dans l'autre boite noire, le Cockpit Voice Recorder (CVR), retrouvé le jour même du drame, qui enregistre les conversations à l'intérieur de la cabine de pilotage, étaient connus.

L'analyse du CVR avait révélé qu'Andreas Lubitz était seul dans le cockpit avant le crash et établi qu'il avait "volontairement permis la chute de l'avion", selon le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, en charge de l'enquête judiciaire.

Sur les lieux du crash, les recherches ont repris vers 9H30 vendredi. Une quarantaine de gendarmes étaient sur la zone avec pour mission de retrouver un maximum d'effets personnels (vêtements, appareils photos, téléphones, etc) en vue de les restituer aux familles des victimes après identification.

Ils sont équipés de crampons, piolets, baudriers et masque pour la poussière.

La gendarmerie avait indiqué mardi soir qu'il n'y avait "plus de corps sur la zone du crash".

Selon Brice Robin, "150 profils ADN ont été isolés" grâce aux recherches. Mais, a-t-il précisé jeudi, "il reste à effectuer la comparaison des ADN post mortem avec les ADN ante mortem", fournis par les familles.

La remise des corps aux familles aura lieu après "validation" des identifications, a-t-il ajouté en évaluant à "trois à cinq" semaines le délai nécessaire pour identifier les victimes.

Sur place, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve est attendu au Vernet dans l'après-midi pour un dépôt de gerbe devant la stèle en hommage aux victimes.

Il doit également prononcer une allocution à 17H00 dans la chapelle ardente de Seyne-les-Alpes afin de remercier les services de l'Etat et les habitants pour leur mobilisation durant la crise.

Quelque 250 à 300 personnes représentants toutes les unités mobilisés seront présentes.

En Allemagne, dont 72 ressortissants ont péri dans le crash, l'enquête s'est rapidement orientée vers la personnalité du copilote. La justice allemande a découvert que M. Lubitz avait "été en traitement psychothérapeutique pour des tendances suicidaires il y a de nombreuses années", avant l'obtention de son brevet de pilote.

Sur sa tablette électronique, les enquêteurs ont pu constater qu'il avait fait des recherches "sur les manières de se suicider" ainsi que sur "les portes de cockpit et leurs mesures de sécurité", a indiqué jeudi le parquet de Düsseldorf, en charge de la partie allemande de l'enquête.

Le crash a conduit plusieurs compagnies aériennes européennes à revoir les mesures de sécurité en vol, avec la présence désormais obligatoire de deux personnes en permanence dans le cockpit.

Source : AFP

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