Pulcinella, jazz pour oreilles de bois

  • Pulcinella, sort «L’empereur», chez les Productions du Vendre.
    Pulcinella, sort «L’empereur», chez les Productions du Vendre. Claire Hugonnet
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    Pulcinella, jazz pour oreilles de bois
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Monsieur L'ouïe

Houla la, quand on revient de l’anniversaire de sa voisine, dont le déchaînement de sauvagerie festive vous a laissé des traces dans le crâne pour tout le reste du week-end, on se dit qu’on va peut-être éviter d’écouter trop de rock fort ou de sirènes du Québec pour un temps. Pulcinella fait en ce cas très bien l’affaire, un saxo de velours, un accordéon plein d’air, une contrebasse et une baterie délicate en rythmique, quelques autres instruments en guest, violon, flûte, piano, plus quelques brutis saugrenus qui curieusement viennent dans le même rythme et sur la même cadence que ceux qui peuplent votre encéphale douloureux. Car la musique de Pulcinella,, qu’on dit jazz et accordéon, n’est pas jazz et accordéon, messieurs-dames: elle est foutraque, elle est cour des miracles, elle est effervescente, elle est mater dolorosa, elle est cuir est porte-jarettelle.

Et gentiment, peu à peu, les morceaux de choix de cete «empereur» vont jouer avec votre céphalée pour en faire quelque chose de chaud, de léger, d’intime et de délirant. De ce «retour de Fleurance» où le quatuor doivent sûrement connaître une ancienne voisine accorte en matière de festivités, le quatuor toulousain avec un violonneux qu’ils ont pris en stop, va tricoter mentalement, avec la bouche, les jambes et les doigts, toute une sorte de musique de bal ou de musique de cinoche, qui reprendrait tout ce qu’on a écouté la veille à un niveau de décibels indécent, en rendant toute la sauce moins agressive pour nos temps et nos oreilles de bois comme notre gueule.

Moins agressive, ce qui ne veut pas dire moins foutraque, donc, le délire est là, very soft, et l’on perçoit en osmose avec notre fièvre post-jouissive tous les ingrédients qui nous ont régalé il y a quelques heures: du rock, du groove, du swing, de la jave, des conversations enflammées, des oeillades, une délicieuse promiscuité (avec ou sans jeu de mots ou jeu de main), des déhanchés approximatifs, des matronnes en équilibre sur la table, les cheveux à un cheveu des pales du ventilateur, des rires en cascade, et quelques cris de joie.

Faire la chouille

Pulcinella nous restitue tout cela, en soft, et de manière toute aussi bordélique que notre conscience s’en retourne, au réveil, dans la réalité.Il ne faut pas y retourner trop vite, et le petit sifflement de Bretzel et décandence nous invite à y aller mollo, de garder en soi encore de la fête et de la magie, et même tout à fait réveillé, faire de sa tête une fête foraine. Et même quand la musique de Pulcinella devient plus débraillé, non pas question de rajuster le patalon de notre esprit ou d’en resserrer plus les bretelles, au contraire: retournons un brin la veille, à l’annif’ de la voisine, à faire la chouille. Mais cette fois, en plus class, en plus jazz, on vous invite à nouveau à faire ripaille avec Andrea, Pierre, Henri, l’empreur de l’univers et Gargamel Et ça, c’est très indiqué contre la gueule de bois. monsieur l’ouïe

Pulcinella, jazz pour oreilles de bois
Pulcinella, jazz pour oreilles de bois

Pulcinella, «L’empereur», chez les Productions du Vendre

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