Rodez et Villefranche se neutralisent

Et tout le monde est content. Ou pas si mécontentent. Bien sûr, hier soir, au coup de sifflet final, ni le Rodez Aveyron football ni Villefranche-sur-Saône arboraient un sourire pas vraiment de circonstance. Mais ce 0-0 pas tout à fait nul sous un crachin tout londonien et après un duel des plus tactiques permet aux deux équipes de poursuivre leur série respective d’invincibilité. Et même le classement, inchangé, ne leur fera pas esquisser de regrets. Mais en y regardant de plus près, le Raf a peut-être de quoi être un poil déçu.

Frustration dans les rangs «sang et or»

«Frustré» comme le concédait l’entraîneur ruthénois Gregory Ursule, au coup de sifflet final. Et cela aurait même pu être pire si les visiteurs n’avaient vu leur ultime action annihilée par le retour d’un «sang et or» devant le but (89e). Mais invaincu depuis cinq matches, Rodez a finalement bien préservé sa série et a même ajouté un match à sa nouvelle santé. Cependant, face à une formation qui compte désormais treize rencontres sans le moindre revers et n’était pas venue dans l’Aveyron avec beaucoup d’ambition, il a tout de même eu les occasions.

Et c’est peut-être ce qui explique cette frustration locale. Car s’il a certes fallu attendre la seconde période, les partenaires de Bobek, titulaire dans l’entrejeu, ont alors démontré les raisons de leur retour en forme. Animation, vivacité et détermination, il ne leur aura en fait manqué que la finition. Malgré l’absence de Mahaya non retenu, Guerbert et Ouadah se chargeaient de l’animation des côtés. Mais, trop rarement, leurs centres ont trouvé preneur. Et lorsque ce fut le cas, Boutabout, capitaine pour la 2e fois de sa carrière ruthénoise, n’a pu redresser son tacle (59e).

Duel de défense

En fait, les visiteurs resteront comme les premiers à avoir fait passer un frisson dans Paul-Lignon lorsque le mobile Bandonganbe, à l’angle des 6 m, a contraint Rascle à un arrêt réflexe (34e). Ce sera le seul jusqu’à la dernière minute. Ce duel aura en effet davantage mis en lumière les défenses que les attaques dans une subtile partie d’échec. Et à ce jeu, chacune des deux équipes a prouvé avoir de solides certitudes. Arrivé cet hiver dans le Rhône, l’ex-défenseur de la réserve du PSG, Sébastien Atlan, a proposé à Boutabout un duel de haut niveau.

Et son compère de la défense à trois villefranchoise, Alexis Soudain, s’est aussi fait remarquer en repoussant devant sa ligne une tête de Ouadah qui filait dans le but (78e). On comprend du coup bien mieux la forme de Villefranche et de son dispositif atypique en 3-5-2. Depuis quelques matches, le Raf n’est pas non plus mal dans ce secteur où Roumégous a pris ses aises sur le côté droit de la défense. Et Alsény Camara, qui semble avoir enfin recouvré ses capacités, n’est pas étranger à une arrière-garde enfin stabilisée après un début de saison catastrophe. Malgré ce résultat ni arrangeant ni handicapant, ce temps des difficultés paraît bien loin depuis un mois. Et il sera encore une fois temps de le démontrer, samedi prochain, chez le leader Béziers.