Rue Marie à Rodez, la fontaine sèche risque d’hiberner longtemps

Installée rue Marie en 2012 en remplacement de vieux éléments de mobilier urbain, pour un coût de 73 000 euros hors taxes, la fontaine sèche avait pour vocation de rajeunir et égayer les alentours du carrefour Saint-Étienne. L’été de cette année-là, elle a bien fonctionné, transformant l’ambiance de ce petit coin du centre-ville, et a notamment fait le bonheur des enfants qui appréciaient slalomer entre les jets d’eau sortant de terre et aimaient s’y rafraîchir. Mais force est de constater que ce temps est révolu depuis fort longtemps et que la fontaine, après avoir fonctionné par intermittence durant l’été 2013, reste depuis désespérément à l’arrêt. Bref, il y a un souci. Et « c’est compliqué », grimace-t-on à la mairie.

En fait, deux problèmes ont été décelés sur cet équipement récent. « Les ajutages (c’est-à-dire le dispositif qui permet de projeter l’eau hors du sol) ont été sujets à de la corrosion », relate-t-on. « Ils ont alors été enlevés et remplacés après l’été 2013 ».
Mais ils ont ensuite de nouveau été remplacés au début de l’année 2014 « car le problème de corrosion est revenu ». Comble de malchance, en février 2014, « un nouveau problème apparaît sur les pompes ». Le diagnostic est terrible : « De la corrosion est décelée sur toute la fontainerie ». C’est donc l’ensemble du mécanisme dissimulé qui est touché. Alors que les relations se tendent entre l’hôtel de ville et la société qui a installé cette fontaine sèche (basée dans l’Ain, « Effets d’eau» avait été la seule à répondre à l’appel d’offres), notamment pour une histoire de devis avant de procéder aux réparations, les éléments défectueux sont démontés pour être, imagine-t-on, remis à neuf. Mais l’entreprise ne les a jamais rapportés...

Au tribunal administratif

Dans cette affaire, d’aucuns remarqueront que la poisse colle aux semelles de la mairie. Pour preuve, quelques jours après s’être déplacée à Rodez, l’entreprise a été placée en liquidation judiciaire.

Pour autant, la municipalité ne quitte pas ce dossier des yeux et n’est visiblement pas prête à baisser les bras. « Je souhaite que la fontaine sèche refonctionne, et elle refonctionnera », lâchent d’une même voix le maire, Christian Teyssèdre, et son adjoint en charge des services techniques, Jean- Albert Bessière. Mais il faudra certainement du temps pour qu’elle égaye de nouveau le quartier. Et ce ne sera certainement pas cet été. Car la seule arme dont la Ville semble disposer est administrative. Ainsi, à la mairie, on indique qu’« un contentieux va être déposé auprès du tribunal administratif pour faire jouer la garantie décennale liée à cet équipement ».

Et elle devra ensuite trouver une société qui accepte de réparer la fontaine, ce qui ne serait pas, a priori, chose facile. Affaire à suivre...