Yémen: l'aide commence à arriver, Washington envoie plus d'armes à la coalition

  • Des partisans du mouvement séparatiste du sud contrôlent un véhicule à un point de passage, le 7 avril 2015 à Aden
    Des partisans du mouvement séparatiste du sud contrôlent un véhicule à un point de passage, le 7 avril 2015 à Aden AFP - SALEH AL-OBEIDI
  • Des rebelles chiites houthis sont déployés dans la ville d'Aden, le 5 avril 2015
    Des rebelles chiites houthis sont déployés dans la ville d'Aden, le 5 avril 2015 AFP/Archives - Saleh al-Obeidi
  • Nouveaux combats et raids dans le sud
    Nouveaux combats et raids dans le sud AFP - I.Véricourt/V.Lefai
  • Un Yéménite loyal au gouvernement dans les rues d'Aden le 7 avril 2015
    Un Yéménite loyal au gouvernement dans les rues d'Aden le 7 avril 2015 AFP - Saleh Al-Obeidi
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Centre Presse Aveyron

Un premier bateau d'aide humanitaire est arrivé mercredi au Yémen, deux semaines après le début des raids de la coalition arabe que les Etats-Unis veulent davantage soutenir en envoyant plus d'armes.

Médecins sans frontière (MSF) a réussi à faire accoster à Aden (sud) un bateau transportant 2,5 tonnes de matériel médical, la première cargaison d'aide depuis le lancement de l'intervention militaire dirigée par Ryad.

Cette aide reste toutefois très modeste face aux immenses besoins de la population, en particulier à Aden, deuxième ville du Yémen, où la situation humanitaire est "catastrophique", selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Un avion du CICR chargé de 16 tonnes de médicaments était attendu mercredi à Sanaa. Mais "il n'a pas pu décoller comme prévu. C'est une zone de conflit et les liaisons aériennes sont très compliquées", a expliqué Sitara Jabeen, une porte-parole à Genève.

Le CICR espère envoyer rapidement du matériel mais aussi du personnel médical. Car à Aden "des gens meurent en raison d'un manque de (personnel) traitant. Nous avons notamment besoin d'infirmières", a expliqué un médecin de l'hôpital militaire.

Au 14e jour de l'opération "Tempête décisive", onze personnes au moins ont été tuées dans la grande ville portuaire du sud, lors d'affrontements entre rebelles chiites et partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi soutenu par l'Arabie, selon une source militaire.

Les rebelles ont pilonné de nouveau au canon de char et aux obus de mortier un quartier du centre depuis des collines surplombant la ville, a indiqué à l'AFP un responsable local, qui a fait état de morts et de blessés.

Des cadavres étaient visibles dans les rues et des appels à l'aide ont été lancés par haut-parleur depuis les mosquées, selon des habitants.

Dans la capitale Sanaa, un immeuble résidentiel, situé près d'un bâtiment ministériel, a été touché par un raid aérien, faisant 26 blessés, selon la rébellion.

Les raids aériens ont encore visé dans la nuit l'aéroport international d'Aden et la base aérienne d'Al-Anad, plus au nord, deux sites contrôlés par les rebelles.

Ces derniers jours, les combats se sont concentrés dans le sud du Yémen, fief des partisans du président Hadi qui a été contraint de quitter le Yémen sous la pression de ses adversaires, les rebelles chiites Houthis alliés à des militaires restés fidèles à l'ex-chef de l'Etat Ali Abdallah Saleh.

Les monarchies du Golfe ont proposé mardi au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution qui frapperait de sanctions le chef des rebelles, Abdel Malek Al-Houthi, et le fils aîné de l'ex-président, Ahmed Ali Abdallah Saleh.

Le texte propose d'imposer aussi aux rebelles et à leurs alliés un embargo sur les armes et de les sommer de cesser les hostilités et d'abandonner le pouvoir "immédiatement et sans conditions".

- 'Menace sérieuse' d'Al-Qaïda -

Dans son opération, l'Arabie saoudite a reçu l'appui des Etats-Unis, dont le secrétaire d'Etat adjoint Antony Blinken a indiqué mardi à Ryad que son pays "accélérait" ses livraisons d'armes au royaume avec lequel il partage déjà des renseignements.

"L'Arabie saoudite envoie un message fort aux Houthis et leurs alliés qu'ils ne peuvent pas contrôler le Yémen par la force", a déclaré M. Blinken.

A Washington, un responsable américain a indiqué à l'AFP que les Etats-Unis envoyaient des munitions à guidage de précision aux Emirats arabes unis, qu'ils utilisent avec leurs partenaires du Golfe au sein de la coalition.

M. Blinken, en tournée régionale, a accusé les adversaires du président Hadi d'avoir placé le Yémen "au bord de la faillite économique" et détruit ses institutions, une situation que pourrait, selon lui, exploiter Al-Qaïda.

Profitant du chaos dans le pays, Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) s'est emparé partiellement la semaine dernière de Moukalla, grande métropole du sud-est du Yémen, où le groupe est très actif, selon des habitants.

En visite à Tokyo, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a reconnu mercredi qu'Aqpa "enregistr(ait) des avancées sur le terrain", mais promis de combattre ce groupe qui représente "depuis longtemps une menace sérieuse pour l'Occident, y compris les Etats-Unis".

Le Pakistan s'interroge toujours sur sa participation à l'opération militaire conduite par l'Arabie saoudite. Et, en Afghanistan, les islamistes armés du Hezb-e-Islami de Gulbuddin Hekmatyar, un des doyens du jihad antisoviétique, ont proposé mercredi d'envoyer des "milliers" de combattants au Yémen pour y appuyer la coalition sunnite contre les rebelles soutenus par l'Iran chiite.

Source : AFP

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