Apiculture : l'Aveyon en difficulté

  • Les pertes pourraient atteindre 60% en Aveyron.
    Les pertes pourraient atteindre 60% en Aveyron. Archives JAT
  • Le président du syndicat Jérôme de Lescure
    Le président du syndicat Jérôme de Lescure Archives PH
Publié le , mis à jour
Lisa Puechagut

Environnement. Les premières récoltes de miel débutent à peine, et de nouveau, les apiculteurs ont la mauvaise surprise de constater une surmortalité des abeilles. Des pertes pouvant atteindre les 60% en Aveyron.

C’est un triste record pour les apiculteurs de l’Hexagone. La France n’a jamais si peu produit de miel depuis vingt ans. En 2014, elle connaissait sa pire année de production : seulement 100 00 tonnes, contre 320 00 en 1995, pour un nombre égal de ruches, soit «une production divisée par trois», a indiqué Henri Clément, porte-parole de l’Union nationale des apiculteurs français (Unaf). Les Aveyronnais n’y échappent pas: alors qu’ils récoltaient habituellement environ dix kilos de miel par ruches, la production a chuté de 50% à 60% l’année dernière. Et 2015 ne s’annonce pas mieux.

Les pesticides dans le collimateur

En cause, une surmortalité des colonies d’abeilles. Dans certaines régions, comme Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, ces pertes peuvent atteindre les 80%. En Aveyron, les taux de mortalité se situeraient entre 40% et 60%. «Avant l’arrivée de certains pesticides dans les années 1990, comme les néonicotinoïdes, la mortalité était d’environ 5%», explique Gilles Lanio, président de l’Union nationale des apiculteurs français (Unaf). Et si de nombreuses études scientifiques ont déjà démontré la nocivité de ces pesticides pour les abeilles, la France reste championne, au sein de l’Union Européenne, en termes d’utilisation. Elle a même battu son «record» en 2013, avec une augmentation de 9,2%.

Le frelon asiatique, véritable prédateur pour les abeilles

Également pointées du doigt, les monocultures intensives de plus en plus importantes, qui ont pour effet de faire disparaître les prairies naturelles, les plantations et floraisons indispensables à la pollinisation. Et comme si cela ne suffisait pas, les apiculteurs ont vu apparaître depuis plusieurs années, le frelon asiatique, redoutable prédateur pour les butineuses. Un désastre pour les 80 000 apiculteurs français touchés par cette hécatombe.

Le président du syndicat Jérôme de Lescure
Le président du syndicat Jérôme de Lescure Archives PH

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