La grève des contrôleurs aériens perturbe fortement le ciel

  • La grève lancée par un syndicat de contrôleurs aériens entraîne des perturbations "conformes aux prévisions", dans les aéroports parisiens d'Orly et de Roissy
    La grève lancée par un syndicat de contrôleurs aériens entraîne des perturbations "conformes aux prévisions", dans les aéroports parisiens d'Orly et de Roissy AFP/Archives - Fred Dufour
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Centre Presse Aveyron

La grève de deux jours lancée par le premier syndicat des contrôleurs aériens a entraîné mercredi un grand lot d'annulations et de retards, mais sans pagaille, et pour jeudi, l'aviation civile a recommandé aux compagnies de supprimer en amont 50% des vols, après 40% mercredi.

Les perturbations devraient s'accentuer jeudi car le mouvement des aiguilleurs télescopera l'appel à la grève et à manifestation lancé par quatre syndicats - CGT, FO, FSU, Solidaires - contre l'austérité. En conséquence, la direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies de réduire leur programme de vols de moitié jeudi.

Partout où cela était nécessaire, les contrôleurs, assujettis au service minimum, étaient réquisitionnés mercredi, et le seront jeudi.

Le SNCTA, premier syndicat parmi les 4.000 contrôleurs aériens (49,8% aux dernières élections), a appelé à deux jours de grève, "bien suivie", selon lui. la DGAC n'a pas communiqué de taux de grévistes.

Le syndicat réclame le droit, pour les organisations représentatives d'aiguilleurs, de négocier des accords spécifiques pour leur profession. Notamment sur l'organisation de leur travail et le recul de 57 à 59 ans de l'âge limite de départ à la retraite. Jusqu'à présent, les négociations se déroulent au niveau de l'ensemble des personnels de l'aviation civile.

La grève des aiguilleurs a eu un impact fort mercredi sur les vols domestiques et moyen-courrier d'Air France. Jeudi, le programme est encore un peu plus restreint: un vol sur quatre au départ et vers Orly, environ 40% de et vers les aéroports de province et un vol moyen-courrier sur deux au départ et vers Roissy.

"Des annulations de dernière minute ne sont pas à exclure", prévient la compagnie et partout "de forts retards sont à prévoir". Les vols longs courriers seront eux épargnés.

De son côté, la compagnie à bas coût EasyJet a dû annuler mercredi 160 vols et en a déprogrammé plus de 190 jeudi.

Dans les aéroports parisiens, plus de 40% des vols ont été annulés à Orly et près de 30% à Roissy, mais pas "à chaud", selon des sources aéroportuaires. Les vols maintenus ont accusé au fil de la journée des retards grandissants (40 minutes à Orly, une heure à Roissy). Malgré cela, les passagers sont restés calmes: "Il y a des gens qui râlent, mais pas de mouvements de mécontentement. La grève a été largement anticipée", selon une source aéroportuaire.

- D'autres préavis -

A Nice, premier aéroport de province, plus d'un vol sur quatre a été annulé mercredi au départ comme à l'arrivée. A Marseille et Toulouse, plus de 30%, comme à Lyon Saint-Exupéry où devant le comptoir de la compagnie TAP Portugal, une passagère pestait à la mi-journée: "On n'a pas été prévenus", déplore Audrey Trivel, qui devait prendre avec sa famille un vol direct pour Madère et s'est vu proposer un grand "tour" d'Europe avec halte à Genève et Francfort.

Le SNCTA avait initialement programmé son action fin mars mais l'avait repoussée en raison du crash de l'A320. Il a déposé deux autres préavis: du 16 au 18 avril et du 29 avril au 2 mai.

Au total, "huit jours de grève" sur une période "de grands week-ends et de vacances scolaires", condamnée "avec la plus grande fermeté" par la Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam).

Le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies a regretté, dans un communiqué, que le syndicat "ait choisi la grève alors même que le dialogue social est déjà engagé" avec les syndicats de contrôleurs.

Une première réunion est prévue le 13 avril pour discuter sur le "cadre et la méthode d'une négociation sociale, adaptée aux métiers du contrôle aérien", a-t-il précisé.

"On verra ce qu'on nous proposera", "depuis 2013, on nous balade de réunions en réunions", a commenté pour l'AFP Roger Rousseau, secrétaire national du SNCTA, qui dit "espérer" une "issue" pour éviter un autre épisode de grève, seul moyen selon lui "de se faire entendre".

Source : AFP

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