Mort de Jean Germain: les éditorialistes émus refusent les accusations sur la presse

  • Jean Germain, alors maire PS de Tours, le 18 octobre 2013 devant l'hôtel de ville
    Jean Germain, alors maire PS de Tours, le 18 octobre 2013 devant l'hôtel de ville AFP/Archives - ALAIN JOCARD
  • Probable suicide du sénateur Jean Germain Probable suicide du sénateur Jean Germain
    Probable suicide du sénateur Jean Germain AFP - P.Deré/V.Lefai, vl/fh/dmk
  • Lise Han, ancien membre du cabinet du maire de Tours, au tribunal correctionnel de Tours le 7 avril 2015
    Lise Han, ancien membre du cabinet du maire de Tours, au tribunal correctionnel de Tours le 7 avril 2015 AFP - GUILLAUME SOUVANT
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Centre Presse Aveyron

Le suicide hier matin de l'ancien maire de Tours, le sénateur Jean Germain, provoque une vague d'émotions mercredi parmi les éditorialistes qui réfutent les accusations portées sur la presse dans ce drame.

"La mort tragique d'un élu ordinaire", titre en Une, Le Parisien/Aujourd'hui en France. "Tours entre chagrin et stupeur", écrit Libération alors que Le Figaro souligne la "vive émotion après la fin tragique de Jean Germain."

"Il a jugé insupportable sa traduction devant la justice", relève Laurent Joffrin dans Libération.

Jean Germain "a préféré la mort au déshonneur", note Bruno Dive, de Sud Ouest. Même constat pour Parice Chabanet, du Journal de la Haute Marne, "il n'a pas supporté le déshonneur" et pour Jean-Louis Hervois de la Charente Libre, le sénateur "n'a pas supporté que l’idée qu’il se faisait de son honneur soit bafouée."

"Hier, les noces ont viré au drame dans la cité tourangelle", déplore Florence Chédotal, pour La Montagne Centre France.

Passée l'émotion, "le suicide d’un homme est toujours triste", rappelle Baptiste Laureau, dans Paris-Normandie, les éditorialistes se demandent "qu’est-ce qui peut pousser un homme politique, rompu aux combats," comme le souligne Bruno Dive (Sud Ouest), à mettre fin à ses jours et refusent les accusations portées sur la presse ou la justice.

"C'est un spectacle bien surréaliste que de voir des sénateurs s'autoriser à rendre justice eux-mêmes (...) s'offusquer de ce +tous pourris+ dont ils s'estiment victimes, et accuser juges et journalistes d'avoir escorté un homme tout droit vers la mort", assène Florence Chédotal, dans La Montagne.

- 'Quels chiens ?' -

"On aurait tort d’accuser la presse ou la justice, aussi cruelle soit l’info en accéléré et à cadence continue que permettent aujourd’hui les médias", renchérit Jean-Louis Hervois, pour La Charente Libre.

Pour Daniel Muraz, du Courrier Picard, ce drame "ne doit pas conduire à une mise en accusation a priori du travail de la justice ou des médias, quand ceux-ci cherchent à mettre en lumière le fonctionnement de la vie publique."

Jean Germain a laissé une lettre d'adieu dans laquelle il écrit notamment : "on ne peut laisser la chasse systématique aux politiques se dérouler normalement, quotidiennement."

"L’accusation est terrible. Cette + chasse+, à bien y regarder, ne touche pas beaucoup d’élus", estime Raymond Couraud, dans l'Alsace.

"Les chiens auraient été lâchés déchiquetant la réputation d'un homme jusqu'à le tuer. Mais quels chiens?," s'étonne Jean-Marie Montali, dans Le Parisien.

"C’est plus l’attitude générale de l’opinion et des médias envers les hommes politiques qui est en cause. L’humanité blessée et brisée de Jean Germain vient nous le rappeler utilement", conclut Laurent Joffrin, dans Libération

Jean Germain, s'est suicidé mardi à 67 ans, peu de temps avant de comparaître devant le tribunal correctionnel de Tours. Il était poursuivi pour "complicité" dans l'organisation, à la mairie de Tours, de simulacres de mariages pour touristes chinois qui ont donné lieu à des malversations, selon les magistrats instructeurs et le parquet.

Source : AFP

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