Pollution de l'air en Ile-de-France: vitesse et poids-lourds visés vendredi

  • Réduction de la vitesse en raison d'un nouveau pic de pollution, le 9 avril 2015
    Réduction de la vitesse en raison d'un nouveau pic de pollution, le 9 avril 2015 AFP - PHILIPPE HUGUEN
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Centre Presse Aveyron

Des restrictions de circulation viseront vendredi les poids-lourds et la vitesse sera réduite pour tous les véhicules au 3e jour d'une pollution élevée aux particules en Ile-de-France, mais une amélioration est désormais en vue pour samedi.

Les poids-lourds de transit devront contourner l'agglomération francilienne et les vitesses maximales seront de nouveau réduites de 20 km/h, une mesure également valable dans le Nord-Pas-de-Calais, autre région fortement touchée.

Comme il y a trois semaines, le cocktail soleil, absence de vent, trafic routier et travaux agricoles a provoqué une hausse de la concentration en poussières fines, qui pénètrent profondément dans les voies respiratoires.

Anne Hidalgo, maire de Paris, et Jean-Paul Huchon, président de l'Ile-de-France, sont encore montés au créneau pour demander à l'Etat de prendre rapidement des mesures d'urgence pour faire baisser les concentrations de ces polluants.

Piquée au vif, Ségolène Royal a répliqué mercredi que personne ne pouvait "imposer, vociférer ou exiger" la circulation alternée, dispositif au coeur d'une polémique au mois de mars.

Le bras de fer menaçait de se répéter. D'autant que les conditions anticycloniques sur le nord de la France ne favorisaient pas la dispersion des polluants et que le marathon de Paris est prévu dimanche.

Jeudi, à l'issue d'une réunion à la préfecture de police avec des élus franciliens et des experts, il a été décidé de maintenir les baisses de vitesse de 20 km/h, assortie d'un contournement obligatoire de l'agglomération francilienne (le coeur de l'Ile-de-France) pour les poids-lourds de transit.

Le brûlage des déchets verts et agricoles est aussi interdit vendredi.

"Si les prévisions de pollution sont à nouveau préoccupantes (pour samedi), je demanderai à l'Etat d'instaurer la circulation alternée dès samedi", avait annoncé Anne Hidalgo.

Cette mesure est de toute façon prévue en cas de dépassement prévisible du seuil d'information au quatrième jour d'un épisode de pollution.

Mais les élus franciliens souhaitent que ce dispositif, qui va de pair avec des transports communs gratuits dont le coût est partiellement compensé par l'Etat, soit à l'avenir plus rapidement appliqué. Ils souhaitent aussi être associés à la décision, qui relève aujourd'hui du préfet de police.

Jeudi soir, Ségolène Royal a annoncé sa volonté de réformer le processus de décision en cas de pics de pollution. Deux experts, prochainement nommés, devront faire des propositions.

- Amélioration samedi -

Pour les autres sources d'émissions de particules (agriculture, industrie, chauffage), les mesures annoncées par la préfecture se bornent à des recommandations: éviter l'utilisation du bois en chauffage d’agrément ou d’appoint, reporter les épandages par pulvérisation, reporter les travaux agricoles au sol et les activités de nettoyage des silos agricoles.

Hidalgo et Huchon n'avaient pas pour vendredi d'autres demandes que celle concernant la vitesse et le contournement pour les poids-lourds.

Si des élus montrent une certaine fébrilité sur la gestion des pics de pollution, "ces pics "ne sont pas un bon indicateur de la qualité de l'air", tempère Karine Léger d'Airparif. Même s'il faut des mesures d'urgence pour "faire baisser l'intensité de l'épisode", ajoute-t-elle.

Les pics sont en fait très liés aux conditions météorologiques: leur nombre peut ainsi varier d'une année sur l'autre, sans que la qualité de l'air en général n'ait vraiment changée.

"Les moyennes annuelles d'exposition aux polluants sont de meilleurs indicateurs", précise Karine Léger. Mais ils ne sont pas aussi marquants que des pics visibles à l'oeil nu et symbolisés par des annonces de dépassement de seuils journaliers.

Seules des mesures pérennes peuvent permettre de lutter contre la pollution chronique, soulignent les experts. Concernant la volonté de Ségolène Royal de voir tous les taxis et bus être électriques en ville d'ici cinq ans, des représentants des taxis, interrogés par l'AFP, ont jugé la mesure louable mais difficile à atteindre, "compte tenu des contraintes économiques".

Source : AFP

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