Congrès du PS: Aubry rejoint une "motion commune" avec Cambadélis

  • La maire de Lille, Martine Aubry et le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, le 23 janvier 2015 à Lille
    La maire de Lille, Martine Aubry et le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, le 23 janvier 2015 à Lille AFP/Archives - Denis Charlet
  • Jean-Christophe Cambadelis lors d'un meeting à un candidat socialiste le 6 mars  2015 à Montpellier
    Jean-Christophe Cambadelis lors d'un meeting à un candidat socialiste le 6 mars 2015 à Montpellier AFP/Archives - Pascal Guyot
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Centre Presse Aveyron

Martine Aubry a annoncé vendredi qu'elle était parvenue "à une motion commune" avec Jean-Christophe Cambadélis pour le congrès du Parti socialiste de juin, un soutien de taille pour le premier secrétaire qui peut espérer un congrès moins difficile.

"Je préfère être dedans pour me battre à l'intérieur", a dit la maire de Lille lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale, rompant le suspense entretenu depuis plusieurs jours, ce à quelques heures de l'heure limite pour le dépôt des motions.

Cette décision, qu'elle a démenti être un ralliement - "personne n'est passé sous le lit" - n'est pas une grosse surprise, car du côté du gouvernement et de la rue de Solférino, la confiance était de plus en plus perceptible.

Mme Aubry s'est félicitée de plusieurs points d'accord, portant notamment sur la relance de l'investissement privé et public, la mise en place d'une "sécurité sociale professionnelle", mais aussi une réforme fiscale, avec une péréquation entre collectivités pauvres et riches, et enfin la défense des "droits des salariés".

La maire de Lille a insisté sur le fait qu'elle préférait se retrouver en compagnie de Jean-Christophe Cambadélis avant le congrès du PS. "Il nous reste deux ans et on doit tous être là pour essayer de réussir ensemble".

"Moi", a-t-elle dit, "mon souci n'est pas de mettre des bâtons dans les roues, il est d'essayer de faire en sorte que les décisions qui sont prises aillent dans le sens que je crois bon".

Et d'ajouter, pour illustrer son pragmatisme: "Moi, ce qui m'intéresse, c'est qu'on relance l'investissement et si Manuel Valls relance l'investissement, bravo Manuel Valls".

Le texte, dont M. Cambadélis sera le premier signataire, sera présenté devant ses soutiens samedi matin, et bénéficiera du soutien du gouvernement, avec la signature de Manuel Valls, selon plusieurs sources.

Première réaction dans la soirée, celle de l'ancien Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui s'est félicité dans un tweet du "rassemblement autour de @ jccambadelis avec @ MartineAubry et beaucoup d'autres pour faire réussir la gauche # CongrèsPS.

Une source gouvernementale décrypte de la façon suivante le rapprochement de Martine Aubry avec M. Cambadélis: "Elle n'avait pas de quoi faire une motion seule: en faisant cela, elle aurait divisé l'aile gauche, et elle se serait mise en danger dans sa fédération où son leadership est contesté, notamment par les partisans de Patrick Kanner", le ministre de la Ville, et où son protégé, Pierre de Saintignon, désigné tête de liste pour les régionales de décembre, est aussi contesté.

Aller avec l'aile gauche et les "frondeurs" était aussi écarté par de nombreux ténors. "Elle ne pouvait pas le faire, c'est une social-démocrate", confie cette source. "Et elle n'a eu de cesse de faire savoir que ses relations avec Benoît Hamon (ex-ministre de l'Education) s'étaient détériorées", souligne un proche de ce dernier.

- Dernières tractations -

"Le congrès, il est plié", croyait savoir un membre du gouvernement. En effet, "la focale du congrès change, ce n'est pas pareil si Mme Aubry est dehors ou dedans", se réjouissait un ténor dans le camp de M. Cambadélis.

Ce que conteste Christian Paul, à la tête de l'aile gauche et des "frondeurs" pour qui "dire que le congrès était joué d'avance, c'était enterrer le PS. Or nous voulons le réveiller et le revitaliser".

La mauvaise humeur était également palpable vendredi soir chez les "réformateurs", l'aile droite du PS, après l'annonce de la "motion commune" Aubry-Cambadélis.

Le sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb, a estimé que le texte du premier secrétaire nécessitait des "corrections" car il était "contraire sur des points à la politique du gouvernement". Il s'est inquiété notamment d'une "remise en cause du CICE" et d'un "encadrement généralisé des loyers".

S'il n'y a pas d'amendements d'ici samedi matin, "nous avons des textes écrits qui peuvent servir à une motion" distincte, a-t-il averti à l'AFP. "On préfère le rassemblement mais pas à n'importe quel prix", a-t-il mis en garde.

De son côté, l'aile gauche et les "frondeurs" mettaient la dernière main à leur motion commune.

Refusant une logique d'affrontements entre une "motion Cambadélis" et une "motion aile gauche", la secrétaire nationale du PS à l'Economie, Karine Berger, déposera sa propre motion, "La Fabrique", dite des "non-alignés".

Toutes les "motions" seront enregistrées samedi après-midi par le Conseil national ou "parlement" du parti avant d'être soumises aux militants socialistes le 21 mai.

Source : AFP

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