L'hommage du ministre de l'Intérieur au policier tué par un chauffard

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a rendu hommage jeudi au policier tué lors d'un contrôle de vitesse dans l'Aveyron et a stigmatisé la "bêtise criminelle " du chauffard qui l'a percuté, lors d'une émouvante cérémonie à Lempaut (Tarn) d'où était originaire le policier. "La police nationale est en deuil, plus que jamais quand se produit un tel drame", a déclaré M. Cazeneuve lors de son discours d'hommage à Benoît Vautrin, mort en service à l'âge de 36 ans, vendredi dernier à Decazeville (Aveyron).

"Il a été victime de la bêtise criminelle d'un chauffard conduisant en excès de vitesse sous l'emprise de produits stupéfiants", a souligné le ministre. La cérémonie a réuni plus de cinq cents personnes dont une centaine de policiers sur la place de l'église où un grand écran avait été installé pour retransmettre la messe d'obsèques qui devait suivre l'hommage, peu avant 16 heures. Le ministre a d'abord passé un moment au domicile des parents du disparu, avant que ceux-ci rejoignent la place, soutenus par leur entourage. Près du cercueil, porté sur la place par six policiers, on remarquait notamment plusieurs jeunes filles en pleurs vêtues de noir une rose à la main.

"Benoît est tombé parce qu'il était policier"

Face au cercueil le ministre a solennellement décoré la victime des insignes de chevalier de la légion d'honneur à titre posthume et l'a élevé au rang de lieutenant, saluant à la fois son "courage et son humour". Marié et père d'un jeune enfant, le policier a été mortellement percuté par un homme de 27 ans contrôlé positif au cannabis, qui tentait de fuir après un excès de vitesse, et avait déjà été condamné pour conduite sous l'emprise de produits stupéfiants. Le jeune homme a été mis en examen et écroué à Montpellier pour homicide volontaire aggravé et encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Cet homme "a fait demi-tour et a sciemment renversé le lieutenant Vautrin", a rappelé le ministre lors de son discours, estimant que "Benoît est tombé parce qu'il était policier". "Lorsque des actes aussi graves sont commis à l'encontre des forces de l'ordre, il faut que la justice puisse passer dans des conditions extrêmement rapides", avait estimé M. Cazeneuve dès l'annonce du drame vendredi. La conduite de chauffeurs ivres ou drogués a coûté la vie à plusieurs policiers au cours des dernières années, notamment en septembre 2012 à Cannes (Alpes-Maritimes) et en février 2013 sur le périphérique parisien, suscitant à chaque fois les protestations de leurs organisations syndicales, voire des rassemblements de policiers devant les commissariats.