Conservatoire : l’État se désengage

«Nous avons l’habitude de fonctionner avec un budget de contrainte. Et une fois de plus, nous allons devoir nous adapter.»  Alain Jehu, directeur pédagogique du Conservatoire à rayonnement départemental de l’Aveyron (CRDA) ne peut que «déplorer» la fin de l’aide apportée par l’État.

En 2014, une enveloppe de 116 870 euros était venue abonder un budget de 3,4 millions d’euros géré par un syndicat mixte (Département et collectivités locales). L’État maintient toutefois sa subvention de 21 200 euros au titre des projets éducatifs et culturels. Cette mesure est appliquée partout en France puisque seuls les conservatoires adossés à un pôle supérieur seront épargnés; soit une dizaine parmi les quelque 450 répartis sur le territoire.

Plusieurs conservatoires départementaux de musique se retrouvent aujourd’hui en grande difficulté, à l’image de celui du Tarn qui perd 160 000 euros. Toutefois, l’Aveyron pouvait s’y attendre puisque la participation de 6 à 8% de l’État était en baisse depuis plusieurs années.

Un budget maîtrisé pour au moins trois ans

«C’est une mauvaise surprise, mais nous étions préparés», glisse Alain Jehu. Pour autant, le directeur pédagogique n’entend pas «sacrifier la qualité de cet outil de culture qui bénéficie aux Aveyronnais». Dès lors, pas question de fermer l’une des treize antennes du CRDA, ni de supprimer des postes et encore moins d’augmenter les tarifs d’adhésion.

Selon Alain Jehu, les difficultés budgétaires qu’a pu connaître le CRDA font partie «du passé». En 2011, la structure accusait un déficit de 350 000 euros. Aujourd’hui, avec un budget de 3,4 M d'euros, une dizaine de salariés et 68 enseignants, le directeur artistique estime «que nous avons trois années budgétaires devant nous qui s’annoncent stables. Nous souhaiterions donc multiplier les activités et en premier lieu, le théâtre».

De son côté, le conseil départemental, qui subventionne déjà le conservatoire à hauteur de 1,3 M d'euros, n’aurait pas l’intention de combler le  «trou»  laissé par l’État. «Les commissions ne sont pas encore constituées, il est encore un peu tôt pour envisagerde pallier la fin de l’engagement de l’État, laisse-t-on entendre au Département.