L'EI menace de nouveau les chrétiens en montrant des exécutions d'Ethiopiens

  • Des Chrétiens éthiopiens orthodoxes à Gondar le 20 janvier 2014
    Des Chrétiens éthiopiens orthodoxes à Gondar le 20 janvier 2014 AFP/Archives - Carl de Souza
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Centre Presse Aveyron

Le groupe Etat islamique (EI) a diffusé dimanche une nouvelle vidéo qui menace les chrétiens en montrant l'exécution d'au moins 28 hommes, présentés comme des Ethiopiens, par des jihadistes en Libye.

La diffusion de cette vidéo sur des sites jihadistes intervient deux mois après celle d'images d'exécutions de 21 chrétiens coptes, pour la plupart des Egyptiens, qui avait provoqué une réaction armée du Caire.

La nouvelle vidéo de 29 minutes montre deux groupes d'hommes présentés comme des "fidèles" de "l'Eglise éthiopienne ennemie".

Au moins 12 hommes d'un premier groupe sont égorgés sur une plage tandis qu'au moins 16 d'un second groupe sont tués par balles à bout portant dans une zone désertique indéterminée.

A Addis Abeba, l'Ethiopie a "condamné fermement de telles atrocités, qu'elles concernent des Éthiopiens ou d'autres" nationalités, a déclaré à l'AFP le ministre de la Communication, Redwan Hussein.

L'ambassade d’Éthiopie en Egypte tentait d'obtenir la confirmation de la nationalité éthiopienne des victimes, a-t-il ajouté.

La Maison Blanche a condamné l'exécution "dans les termes les plus forts", la qualifiant dans un communiqué de "massacre brutal", et appelant urgemment à un "réglement politique du conflit" en Libye.

L'enregistrement porte le logo de l'EI et sa mise en scène présente des similarités avec la précédente vidéo sur la décapitation des 21 coptes.

Les 12 hommes, vêtus de combinaisons oranges, sont amenés sur la plage avant d’être couchés au sol et décapités au couteau. Un homme habillé en noir s'exprime en anglais alors que les autres bourreaux, un derrière chaque prisonnier, sont intégralement vêtus de treillis militaires et silencieux. Tous sont masqués.

L'orateur, qui brandit un pistolet, menace les chrétiens s'ils ne convertissent pas à l'islam.

Les images des exécutions concluent la vidéo de 29 minutes. Auparavant, elle montre des hommes présentés comme des chrétiens de Syrie expliquer que les jihadistes leur ont donné le choix de se convertir à l'islam ou de payer, et qu'ils ont choisi de donner de l'argent.

- L'Ethiopie ciblée -

C'est la première fois que l'EI cible dans une vidéo des ressortissants de l'Ethiopie, un pays situé au sud-est de la Libye et séparé par le Soudan.

Environ deux-tiers des Ethiopiens sont chrétiens, la majorité d'entre eux étant des coptes orthodoxes, une communauté qui affirme être présente dans la Corne de l'Afrique depuis le 1er siècle.

De nombreux Ethiopiens ont quitté leur pays pour aller chercher du travail, notamment en Libye, où la main d'oeuvre étrangère était nombreuse avant que le pays ne tombe dans le chaos à la suite de la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

Des Ethiopiens rejoignent aussi la Libye pour tenter de rejoindre l'Europe par la mer.

L'EI a déclaré un califat sur les pans de territoire syrien et irakien sous son contrôle et y multiplie les exactions. Certaines atrocités sont, à l'image de celles diffusées dimanche, mises en scène dans des vidéos insoutenables, devenues une arme de propagande des jihadistes.

Le groupe ultra-radical a pris pied en Libye l'an dernier en profitant du désordre dans ce pays livré aux milices et dirigé par deux gouvernements rivaux. Il contrôle notamment des zones dans la région de Syrte, une ville côtière située à 450 km à l'est de Tripoli.

L'ONU tente depuis mars une médiation entre les deux pouvoirs rivaux avec des pourparlers qui se sont poursuivis dimanche dans la ville marocaine de Skhirat, près de Rabat.

Le médiateur de l'ONU, Bernadino Leon, y a qualifié de "très préoccupantes" les informations "pas encore confirmées" concernant les nouvelles "activités terroristes de l'EI".

Au sujet des négociations de paix entre les deux parlements rivaux libyens, l'émissaire onusien a assuré dimanche qu'"un accord final", devant aboutir à un gouvernement d'union nationale, était désormais "très proche", sans donner de détails sur les derniers points d'achoppement.

Source : AFP

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