Agriculteurs et pêcheurs s'unissent pour protéger l’eau en Aubrac

  • Les premiers piquets ont été plantés hier au bord de l’Agence Vive.
    Les premiers piquets ont été plantés hier au bord de l’Agence Vive. OC
Publié le
O.C.

Le premier plan de restauration morphologique des cours d’eau, lancé lundi sous l’égide d’Halieutilot, a pour but de préserver, avec clôtures et abreuvoirs, les milieux aquatiques avec le concours des éleveurs

«L’Aubrac est un réservoir qu’il faut préserver, alimentant en eau potable 100 000 habitants du département», a rappelé lundi Jean Valadier, maire de Ste-Geneviève-sur-Argence. Et c’est de l’Argence qu’a ainsi été lancé le premier plan de «restauration morphologie» des cours d’eau en Aveyron. Un projet initié par l’association agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques (AAPPMA) de Ste-Geneviève présidée par Henri Mouret qui a permis de fédérer et de démarrer un état des lieux à partir de 2010 chapeauté par Halieutilot. 

Cinq ans plus tard, le projet est concrétisé, pour s’étaler de 2015 à 2020, d’un demi-million d’euros au total, financé à 60% par l’Agence de l’Eau, 20% par la communauté de communes de l’Argence, 10% par le Département, idem pour la Région. Concrètement, 10 km de clôtures et 33 abreuvoirs vont être installés cette année. «L’objectif est de conserver le bon état de l’eau, de protéger son milieu, de concilier une pratique non pénalisante et d’éviter l’ensablement pour l’habitat des poissons. C’est une grande fierté de voir ce projet se réaliser réunissant pêcheurs, agriculteurs, élus au sein de la même démarche. On a même refusé six agriculteurs cette année», a expliqué Clément Jouvet, technicien Halieutilot.

Une démarche «pour un ticket gagnant-gagnant», a précisé Henri Mouret, lui-même, pêcheur et agriculteur, chez qui les premiers piquets ont été plantés hier par les entrepreneurs Alain Cayla et Roger Lacaze. Et d’ajouter : «Ce sera une vitrine pour montrer le résultat aux agriculteurs». En clair, rassurer. Car Géraud Valadier, maire de La Terrisse, et aussi agriculteur, a notamment soulevé la problématique de hauteur des piquets et fils de fer pour permettre aux bovins de brouter. Pas de barbelés donc, choix de l’acacia qui s’avère le plus résistant, tout semble avoir été pris en compte, conscient aussi que l’aménagement se fasse au fil de l’eau en fonction de la géologie délicate (granit). Un suivi technique mesurera l’impact pendant les cinq années du plan de gestion.

Le technicien d’Halieutilot en a profité pour évoquer les bienfaits des clôtures et abreuvoirs, de l’ordre de 10% de gain de productivité supplémentaire grâce à une meilleure qualité de l’eau. Enfin, pour sensibiliser et transmettre l’importance de l’eau, il est aussi prévu cinq demi-journées de communication proposée par la fédération de pêche à l’attention des scolaires (élèves en cours moyen de Ste-Geneviève, Cantoin et Lacalm) de janvier à juin 2016. «Mieux vaut prévenir que guérir», confie en ce sens et en guise de conclusion Clément Jouvet, le technicien Halieutilot. Avec la satisfaction de voir les forces vives unies pour que l’eau coule et vive encore sur le plateau de l’Aubrac.

Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?