Les dépôts d’ordures sauvages fleurissent en Aveyron

  • Entre Druelle et Moyrazès, le petit coin à champignons s'est transformé.
    Entre Druelle et Moyrazès, le petit coin à champignons s'est transformé. RB
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R.B.

Société. Difficile d’y échapper. Depuis la mise en place ces dernières années de nouvelles législations en matière de retraitement des déchets -et en marge des réflexions conduites par le Sydom- les dépôts sauvages de gravats se multiplient dans la campagne.

Les collectivités préfèrent en minimiser l’existence pour ne pas trop avoir à s’en expliquer. Il n’empêche, les dépôts sauvages de déchets, de gravats et de résidus de chantiers fleurissent à tout bout de champs dans la campagne aveyronnaise. Pour s’en convaincre il suffit d’aller se promener dans les lieux isolés, mais pas trop, et surtout de regarder au bas des talus, à l’aplomb des petites routes de campagne.

«Bonjour la cueillette !»

«Il y a quelque temps, entre Druelle et Moyrazès, je suis passé devant un petit bois qui avait tout d’un bon coin à champignons, raconte un amateur de cèpes. J’ai noté l’endroit pour pouvoir y retourner. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait. Mais ce que je n’avais pas vu en passant en voiture, c’est que l’endroit était complètement souillé de déchets. Bonjour la cueillette !»

«Il arrive que des gens peu scrupuleux se débarrassent de leurs encombrants à deux pas de la déchetterie car celle-ci était fermée au moment où ils avaient décidé de s’y rendre», explique un employé de ce service gratuit (le tarif de fonctionnement est inclus dans la redevance des ordures ménagères) pour les particuliers.

«C’est une taxe supplémentaire»

Des déchetteries qui ont commencé à fleurir un peu partout dans le paysage aveyronnais au début des années 2000, lors de la mise en place du tri des déchets. Un service payant pour les professionnels (voir par ailleurs). «C’est une taxe supplémentaire pour nous, résume B.B., un artisan couvreur du département. Et le tarif est calculé en fonction du volume de déchets emmené et de leur nature. Alors, si l’on est commerçant ou que l’on exerce une activité qui ne produit pas trop de déchets ça va, mais lorsque c’est le cas contraire... la facture s’envole», se désole B.B.

La semaine de 35 heures en 3 jours

«Bien entendu les collectivités nous conseillent de répercuter ce surcoût sur la facture de nos clients, mais dans la vraie vie ce n’est pas aussi facile, ajoute-t-il. Le secteur est en pleine crise, les clients tirent les prix vers le bas et nous croulons déjà sous les taxes. Moi par exemple, la semaine de 35 heures je la fais souvent en trois jours. Et pourtant, lorsque j’ai fini de payer mes gars, il me reste même pas 1500 euros pour faire le mois. Je précise que cela fait plus de 20 ans que je suis à mon compte.»

«Avec ce que l’on paie déjà à droite et à gauche...»

Alors si ce dernier se débrouille toujours pour caser ses vieilles tuiles et ses morceaux de faîtage chez un particulier qui a besoin de remblais, il comprend, «même si ce n’est pas bien», que d’autres, pour éviter de payer, se débarrassent de leurs déchets en pleine nature. «Avec ce que l’on paie déjà à droite et à gauche en taxes, cela devrait largement suffire à prendre en compte le traitement de nos déchets», estime encore l’artisan.

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