Rodez reprend de l’altitude

Voilà qui devrait alléger les corps et, surtout, les esprits. En dominant Marignane, samedi soir, le Rodez Aveyron football a sûrement validé son maintien en CFA. À quatre matches du verdict final, et 7 points d’avance sur la zone rouge, la survie n’est certes pas encore mathématique. Mais tout de même, ce matelas devrait a priori suffire et permettre à tout le groupe «sang et or» de voir venir et de respirer un peu mieux. D’autant plus qu’après deux matches sans victoire, dont une défaite frustrante à Béziers (3-0), le Raf a fait le métier et retrouvé le sourire.
En clair, Ursule, qui avait prévenu de l’importance de cette partie durant la semaine, et ses hommes ont vécu une soirée proche de la perfection. Alsény Camara, héros si inhabituel, n’y est pas pour rien. En inscrivant son premier but de la saison dès la 5eminute, d’un coup de canon à bout portant après un corner, le roc guinéen a rapidement ôté une épine du pied de ses partenaires. Rien n’est plus dangereux que de laisser une équipe sans objectif se libérer. Hier, Marignane, 4e sans aucune chance de se mêler à la lutte finale, n’en a pas eu le loisir.
Même la sortie sur blessure du buteur (33e), touché à la cheville et parti aux urgences, ne l’y a pas aidé. Pas plus d’ailleurs que le deuxième but ruthénois, inscrit à la suite d’un centre à l’arraché de Coupin et signé de Jessim Mahaya, après un enchaînement contrôle-tir en déséquilibre tout en finesse (77e). Revenu dans le groupe après en avoir été écarté pendant deux matches, l’ex-Stéphanois n’a pas manqué son retour.
Des occasions à la pelle
Son équipe non plus. Elle n’a en fait jamais vraiment été inquiétée par des Aviateurs dont les ailes semblaient être repliées, à l’image de leur gâchette Yannick Chabaud, meilleur buteur du championnat mais rapidement disparu. En l’absence du meneur Lamatina, suspendu, le capitaine Fondi a bien essayé, sur coup franc (64e), de faire redécoller les Provençaux. Mais, détournée, sa tentative a rasé le cadre pour le fuir.
Sans Suarez et Bobek, blessés, les Aveyronnais ont tout de même ont enfilé les occasions comme des perles. Mais le gardien adverse, Vanni, a joué les briseurs de rêve devant Bardy (54e) ou Faviana (72e), montés sur corner. D’autres fois, les coéquipiers de Castanier, tout proche de marquer du gauche et d’une demi-volée (48e), ont manqué de précision.
S’ils cherchaient un bémol, les «sang et or» le trouveront sûrement dans ce manque de réalisme.
Mais à coup sûr, cela ne suffira pas à atténuer le sentiment d’une soirée réussie. La saison, initialement placée sous le signe de l’ambition d’une montée, ne le sera pas quoiqu’il advienne. Mais, le Raf peut encore accrocher une 5e place plus réconfortante. Il lui reste 4 matches pour s’en approcher. Maintenant qu’il ne regarde plus vers le bas, autant lorgner en haut.