À Limayrac, le centre éducatif fermé ouvre des perspectives

  • Une partie de l’équipe dans la cour intérieure du CEF de La Poujade à Limayrac.
    Une partie de l’équipe dans la cour intérieure du CEF de La Poujade à Limayrac. Centre Presse Aveyron
Publié le
D.L.

Social. On se souvient des vives tensions qui avaient secoué le CEF de la Poujade à Limayrac. Un temps désormais révolu, avec une équipe soudée et mobilisée pour accompagner les 12 adolescents placés ici.

L’Agora est comme un cœur qui bat. En cette salle lumineuse et spacieuse vont et viennent éducateurs, psychologue, enseignante et direction, qui pour échanger en aparté devant la machine à café, qui d’autre pour étaler sur la grande table quelques papiers ou documents à partager. Une table autour de laquelle se succèdent discussions informelles et très sérieuses réunions plénières. Les adolescents peuvent eux aussi venir frapper à la porte, pour dire ici leurs envies, leurs peines ou leurs soucis. C’est le centre névralgique du Centre éducatif fermé (CEF) de La Poujade, situé à portée de voix du village de Limayrac.

L’Agora est située au centre de ce corps de ferme fait de schiste et de lauze, et dont les divers bâtiments annexes abritent les ateliers de ferronnerie, d’ébénisterie ou de cuisine, une salle de classe, une salle à manger et les chambres individuelles. Un terrain de basket urbain complète l’équipement, le tout étant entouré d’un simple grillage vert haut de 2 mètres qui représente symboliquement la décision de justice. Celle qui a placé les 12 adolescents au CEF de La Poujade. Si le "dire" avait une apparence formelle, on verrait alors converger et se tisser, depuis cette enceinte symbolique jusqu’à l’Agora, une seule et unique question, bien que posée d’une infinité de manières : "qu’est ce que vivre ensemble ?" 

Reprendre pied

Et c’est ainsi que le directeur David Lacomme définit ce qui est au cœur de la mission des 26 adultes qui viennent ici se consacrer à la réhabilitation des 12 jeunes hommes âgés de 16 à 18 ans. Ceux-là savent qu’ils ont fait de grosses bêtises puisqu’elle a été sanctionnée par de la prison ferme. Mais le juge leur a ouvert cette alternative à l’incarcération. Quand ils la saisissent, elle peut se prolonger sur 12 mois en continu (soit 2 fois 6 mois) et le but consistera alors à faire en sorte que ce placement contraint devienne une fenêtre qui s’ouvre sur d’autres perspectives.

"Les réparer pour les préparer à un après" , dit aussi David Lacomme. Plus concrètement, chaque adolescent va pouvoir construire ici un projet d’avenir, en se réconciliant avec soi-même comme avec la société. Tout en apprenant, tout simplement, à travailler. D’où la classe, les ateliers, mais aussi les stages en entreprise, voire la reprise d’études en lycée, le tout valorisé par un passeport des compétences individualisé. Soit la preuve qu’ils auront eux-mêmes donnée de leur capacité à reprendre pied.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?