Rugby : le point d’honneur pour LSA !

À l’ère du rugby moderne, celui de Toulon et des rouleaux compresseurs, il paraît que la vaillance et le cœur ne seraient plus des vertus déterminantes. Lévezou Ségala, lui, se moque bien de ces conjectures.

Et dimanche, c’est avec ses valeurs de courage, mais sans renier pour autant son jeu parfois débridé et risqué, qu’il s’est offert le droit de rêver encore. Ce lundi matin, il lui reste deux matches avant de peut-être monter dans l’ascenseur de la Fédérale 2, ambition de tout un club. Après la victoire acquise face à Mugron, bourreau de huit points lors du match aller (27-19), LSA est donc toujours en vie. Mais il le doit à un point, un tout petit point, qu’il est allé chercher autant au bout de lui-même, qu’au bout du temps additionnel sur un essai collectif aplati au prix d’un ballon porté de la dernière chance (80e+8).

Cela n’enlève rien à ce succès et à cette qualification. Au contraire, cela lui rajouterait presque du piment. Mais à les voir aussi dominateurs en première période (16-7 à la pause), nul doute que les Ségalis auraient pu s’éviter cette fin de match pour le moins épicée. Néanmoins, Mugron, qualifié presque miraculeux, avait aussi son mot à dire. Et le mérite de ce scénario hitchcockien en revient autant aux qualités d’abnégation des Landais qu’à une certaine fébrilité aveyronnaise.

Devant avec 17 points d’avance à l’heure de jeu, après un essai du pack marqué à 15 contre 14 dès le retour des vestiaires (43e), LSA se demandera sûrement longtemps comment il a pu se faire peur à ce point.

Mugron virtuellement qualifié à deux minutes de la sirène

La réponse lui avait pourtant été donnée lors d’un premier round déjà marqué par l’opposition de style entre des Aquitains portés par leurs avants et la botte de leur trois-quart Sarres, et des Ségalis joueurs. Dimanche, il n’y a donc pas eu de surprise. Quand les partenaires de Jourdas faisaient parler leurs contres, à l’image de l’essai sur interception d’Étienne Molinier (24e), leurs adversaires répondaient du tac au tac. Même privés de leur entraîneur joueur Courtade sorti sur blessure d’entrée, ils profitaient d’une perte de balle pour fixer devant, puis envoyer Lacour-Bastiat à dame (33e). Sans surprise mais efficace.

Tout comme la botte de l’impeccable Valentin Rigal qui aura longtemps maintenu LSA à l’écart de toute menace. Longtemps mais pas suffisamment. Car alors que le stade de Cassagnes-Bégonhès commençait à fêter la qualification, que la bandas landaise s’était tue, les avants mugronnais jouaient les briseurs d’ambiance et relançaient le suspense. Revenu à quatre points (27-23) grâce à son inévitable buteur Sarres, et virtuellement en 16es de finale, Mugron tenait son coup parfait à deux minutes de la sirène.

Mais c’était sans compter sur le cœur et le courage de LSA. Cela existe encore et les huit minutes d’arrêts de jeu à pilonner sans cesse le rideau défensif adverse resteront sûrement dans les annales. Cette saison pourrait connaître le même sort avec une montée historique en Fédérale 2. Les Aveyronnais ont deux matches pour écrire cette page-là.