Fusillade au Texas: première revendication de l'EI aux Etats-Unis

  • Le FBI devant le centre Curtis Culwell à Garland, au Texas, où la police a fait exploser le 4 mai 2015  une voiture par précaution après l'attaque avortée de deux hommes lourdement armés
    Le FBI devant le centre Curtis Culwell à Garland, au Texas, où la police a fait exploser le 4 mai 2015 une voiture par précaution après l'attaque avortée de deux hommes lourdement armés AFP - Jared L. Christopher
  • Cartes localisant Garland (Texas) et le Centre Curtis Culwell où deux hommes on été tués dans une fusillade avec la police
    Cartes localisant Garland (Texas) et le Centre Curtis Culwell où deux hommes on été tués dans une fusillade avec la police AFP - P. Pizarro/P. Defosseux, pld/vl
  • Le centre Curtis Culwell le 4 mai 2015 à Garland au Texas
    Le centre Curtis Culwell le 4 mai 2015 à Garland au Texas AFP - Jared L. Christopher
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Centre Presse Aveyron

Le groupe État islamique (EI) a revendiqué mardi pour la première fois une attaque aux Etats-Unis, dont les deux auteurs qui visaient un rassemblement islamophobe au Texas ont été abattus, et prévenu qu'il y mènerait de nouveaux attentats.

"Deux soldats du califat ont mené une attaque contre un exposition de caricatures contre le prophète à Garland, Texas, Amérique", a annoncé la radio de l'organisation qui a proclamé un "califat" à cheval sur l'Irak et la Syrie.

"Nous disons à l’Amérique: ce qui se prépare sera plus important et plus amer. Vous verrez des choses horribles menées par les soldats de l’État islamique", a menacé le groupe jihadiste.

Les deux hommes qui avaient attaqué dimanche un rassemblement de l'American Freedom Defense Initiative, considérée comme islamophobe, organisant un concours de caricatures du prophète Mahomet, ont été abattus après avoir blessé un garde. L'islam interdit toute représentation du prophète.

L'un des deux assaillants avait l'objet d'une enquête du FBI pour avoir exprimé l'intention de faire le jihad, selon des documents de justice obtenus par l'AFP.

Selon les médias américains, les deux islamistes présumés étaient Elton Simpson, 31 ans, et Nadir Soofi, 34 ans, qui partageaient d'après le Los Angeles Times un appartement à Phoenix, dans l'Arizona (sud-ouest). CNN a diffusé des images d'agents du FBI pénétrant dans l'appartement pour le fouiller.

D'après des documents de justice obtenus par l'AFP, Elton Simpson avait été condamné en août 2011 en Arizona à trois ans de mise à l'épreuve pour avoir menti au FBI. Dans des enregistrements du FBI, Simpson évoquait son souhait de se rendre en Somalie pour rejoindre ses "frères" et accomplir le jihad. Mais le juge avait estimé qu'il n'y avait pas assez de preuves pour établir qu'il avait l'intention de rejoindre un groupe islamiste en Somalie.

- 'Mauvais choix' -

Le père d'Elton Simpson a quant à lui dit à la chaîne ABC News que son fils, qui travaillait dans un cabinet de dentiste, avait "fait un mauvais choix". "Nous sommes Américains et nous croyons en l'Amérique. Ce que mon fils a fait reflète très mal ce qu'est ma famille", a déclaré Duston Simpson.

L'attaque s'est produite dimanche dans la grande banlieue de Dallas. Un policier a abattu avec son seul pistolet de service les deux hommes lourdement armés qui tentaient d'attaquer le rassemblement et n'ont réussi à blesser que légèrement un garde de sécurité.

Un porte-parole de la police de Garland, Joe Harn, a précisé lundi lors d'une conférence de presse que les deux hommes étaient sortis de leur véhicule et avaient immédiatement ouvert le feu avec des fusils mitrailleurs.

"Clairement, ils étaient là pour tirer sur les gens", a-t-il dit, soulignant que "sous le feu auquel il était soumis", son agent avait fait "un excellent travail" et qu'il avait "probablement sauvé des vies".

Le gouverneur du Texas Greg Abott a déclaré que les enquêteurs se penchaient sur "les liens des assaillants avec l'activité terroriste organisée".

- 'Pas de comparaison possible' -

Cette attaque n'est pas sans rappeler l'attentat mené en janvier à Paris contre l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo, qui avait publié des caricatures du prophète Mahomet. Cette attaque avait fait douze morts, dont plusieurs dessinateurs.

Mais pour le rédacteur en chef de l'hebdomadaire satirique, Gérard Biard, et son critique de cinéma, Jean-Baptiste Thoret, il n'y a "pas de comparaison possible".

"Nous n'organisons pas de concours. Nous faisons seulement notre travail. Nous commentons l'information. Quand Mahomet fait l'info nous dessinons Mahomet, mais sinon non. Nous combattons le racisme et nous n'avons rien à voir avec ces gens-là", a dit Gérard Biard, dans l'émission d'informations de Charlie Rose aux Etats-Unis.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lui réaffirmé que de tels actes criminels "n'ont rien à voir avec la religion ou les croyances", a souligné le porte-parole du l'ONU Stéphane Dujarric. "Il faut défendre ses idées par le dialogue démocratique et le débat, la violence n'est jamais justifiée", a-t-il ajouté.

L'American Freedom Defense Initiative (Initiative américaine de défense de la liberté), dirigée par Pamela Geller, une figure controversée et habituée des provocations, avait mis en jeu 10.000 dollars pour le gagnant du concours de caricatures de Mahomet

L'AFDI s'est fait une spécialité des campagnes publicitaires dénonçant l'islam et les pays musulmans.

Le concours était présenté comme un événement pour la "liberté d'expression" auquel avait été invité Geert Wilders, homme politique néerlandais célèbre pour ses diatribes anti-islam.

Source : AFP

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