Intérêt économique ou environnemental : le Causse Comtal hésite

  • Des militants du Comité Causse Comtal sont venus déployer deux grandes banderoles noires mardi sur le Causse Comtal, sur l’emprise de l’éventuelle zone d’activités de Gages-Montrozier. Elles ont été enlevées quelques heures à peine plus tard…
    Des militants du Comité Causse Comtal sont venus déployer deux grandes banderoles noires mardi sur le Causse Comtal, sur l’emprise de l’éventuelle zone d’activités de Gages-Montrozier. Elles ont été enlevées quelques heures à peine plus tard… OC
  • André Bousquet, le patron de la société Meljac, dans l’un de ses ateliers en région parisienne.
    André Bousquet, le patron de la société Meljac, dans l’un de ses ateliers en région parisienne. Repro CP
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Olivier Courtil

Natif de Meljac, André Bousquet souhaite implanter une partie de son activité en Aveyron. Problème, l'emplacement choisi est situé en zone naturelle classée. Les riverains montent au front au désespoir des élus pressés d'accueillir jusqu'à une centaine d'emplois.

Le projet, certes, à de quoi faire briller les pupilles des élus locaux. Car ce sont jusqu’à 100 emplois, selon les dires de l’entrepreneur, qui pourraient être créés à terme sur une zone d’activités en projet sur la commune de Gages-Montrozier.

Mais il y a un «mais», énoncé par les défenseurs de l’environnement: cette implantation d’une activité industrielle se situe sur un coin de Causse Comtal où ne courent aujourd’hui que des lièvres entre les genévriers, et qui est surtout classée zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (Znieff).

Une succes story à l’aveyronnaise

Le projet économique en soi a pourtant tout pour séduire, et se présente comme une belle histoire de réussite. Celle d’un Aveyronnais resté fidèle à ses racines, et qui après avoir développé en région parisienne une société aujourd’hui leader mondial dans les appareillages électriques haut de gamme souhaiterait désormais que notre département en reçoive quelques fruits. L’idée consiste donc à implanter l’unité de production en Aveyron, pour la dissocier, géographiquement, de l’unité vouée à la recherche et au développement, qui elle resterait en région parisienne.

Une trentaine d’hectares

Ici donc l’activité liée à la mécanique, au traitement de surfaces, l’usinage, le tournage, le polissage et le montage. Soit, dès l’ouverture de l’atelier, la création de «10 à 12 emplois», pour atteindre à terme, dans les dix années à venir, une centaine d’emplois… Le lieu d’implantation visé se situe sur la zone d’activités maintenue à ce jour à l’état de projet, sur la commune de Gages-Montrozier. Si elle voyait le jour, cette zone pourrait s’étendre sur une trentaine d’hectares, à hauteur du futur échangeur entre la RN 88 et la jonction vers Rodez par le prochain «barreau de Saint-Mayme».

«Des produits de rêve dans un lieu de rêve»

André Bousquet a repéré un terrain de deux à trois hectares, sur lequel le célèbre architecte Jean-Michel Wilmotte (qui aurait déjà donné son accord) dessinerait un bâtiment dont une première tranche en porterait la surface à 1800 m², avant d’envisager une extension sur 2400 m² au total. «Je veux créer des produits de rêve dans un lieu de rêve» s’enthousiasme le PDG de la société Meljac. Mais quand on l’interroge sur le fait que cette zone d’activité se situe sur une zone naturelle protégée et, qui plus est, que cette zone d’activités ne pourrait pas accueillir d’activité industrielle en tant que telle, André Bousquet nous répond qu’il n’a «pas l’intention d’entrer en conflit avec qui que ce soit.».

Ne rien «imposer»

D’ailleurs nous affirme-t-il au sujet de l’existence de cette Znieff, il ne serait «au courant de rien». Tout en nous précisant que cette unité répondrait aux plus hautes exigences en matière environnementale, «avec zéro rejet», et «le souci de la meilleure intégration paysagère». Quant on lui demande s’il serait disposé à se replier sur une autre zone d’activité restant proche du Comtal et où des terrains restent disponibles, André Bousquet se montre pour le moins réservé. Pour ne pas dire très partagé : «Je suis tombé amoureux de cet endroit» insiste-t-il.... «Mais je ne veux rien imposer.»

Des militants du Comité Causse Comtal sont venus déployer deux grandes banderoles noires mardi sur le Causse Comtal, sur l’emprise de l’éventuelle zone d’activités de Gages-Montrozier. Elles ont été enlevées quelques heures à peine plus tard…
Des militants du Comité Causse Comtal sont venus déployer deux grandes banderoles noires mardi sur le Causse Comtal, sur l’emprise de l’éventuelle zone d’activités de Gages-Montrozier. Elles ont été enlevées quelques heures à peine plus tard… OC

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