Firmi : l’honneur de la Nation à René Trémouilles un combattant de tous les conflits

  • À 95 ans, René Trémouilles dit avoir eu une vie  « bien remplie », entre bons et mauvais souvenirs.
    À 95 ans, René Trémouilles dit avoir eu une vie « bien remplie », entre bons et mauvais souvenirs. Philippe BOSCUS
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Centre Presse Aveyron

Distinction. Le Firminois René Trémouilles reçoit aujourd’hui la Légion d’honneur. Il a pris part à 17 campagnes.

Ce vendredi, à l’occasion des cérémonies commémoratives du 8 Mai, le préfet de l’Aveyron, Jean-Luc Combe, remettra la Légion d’honneur à cinq anciens combattants aveyronnais. Parmi eux figure le Firminois René Trémouilles, l’actuel porte-drapeau de la Résistance.

René, Martin Trémouilles est né à Nauviale le 11 novembre 1920, alors que devaient résonner au loin les cloches de l’église du village, à moins que ce ne fût le son des sonneries aux morts en ce jour de commémoration. Car on était deux ans jour pour jour après la signature de l’armistice de la Grande Guerre, celle qui se voulait la der des ders…

Les dates ont parfois force de symboles et assurément les anges qui se penchèrent ce jour-là au-dessus de son berceau n’avaient ni le ton rose, ni les joues poupines des chérubins tirés de l’iconographie traditionnelle. Car dès la naissance, René est abandonné et se retrouve donc pupille de la Nation.

À l’âge de 14ans, il est placé dans des fermes. Sept ans plus tard, alors qu’il est salarié agricole du côté de Réquista, il rejoint les camps de jeunesse jusqu’en 1943, date à laquelle il rejoindra le maquis Antoine des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

De là, il s’engage « pour la durée de la guerre » dans la Première Armée Française Rhin et Danube du général de Lattre de Tassigny. Un périple qui se terminera en 1945 à Berlin. Au passage, lui et ses frères d’armes auront récupéré les derniers survivants de Dachau.

Sur tous les fronts

En juin 1946, alors qu’il est encore stationné en Allemagne, il est versé dans le 35e Régiment d’Infanterie de Belfort et gagne l’Indochine. Il y restera jusqu’en septembre 1949. Il sera par la suite affecté au Tyrol sous les couleurs du 7e Bataillon des Chasseurs Alpins.

« C’est là que j’ai passé mon meilleur temps en tant que soldat, se souvient-il. Vienne était magnifique, on y parlait français, on y était un peu chez nous ».

Rentré en permission au pays, il trouvera tout juste le temps de se marier avant de repartir pour l’Indochine, cette fois dans les rangs des Tirailleurs marocains. « Ce fut de loin la campagne la plus dure à laquelle j’ai pris part », estime-t-il, lui qui dit être « un rescapé de Diên Biên Phu ».

Rapatrié en France en septembre 1954, il rejoint alors le 7e Bataillon des Chasseurs alpins, basé à Chambéry. Et comme la France possède encore quelques colonies sous le coude, c’est l’Algérie qu’il rejoindra enfin en juin 1956, sous le drapeau du 3e Régiment d’infanterie alpine (RIA). Il y servira dans la région d’Oran jusqu’en juin 1959, date à laquelle il fait valoir ses droits à la retraite proportionnelle.

Il se fait alors embaucher à Vieille Montagne en qualité de garde. Définitivement retraité depuis 1980, il a deux filles et une petite-fille, Réjane.

Titulaire de trois citations, de nombreuses médailles -militaire, coloniale, médaille des blessés-, diplômes et autres croix de guerre, c’est en présence de toute sa famille réunie qu’il a reçu cette Légion d’honneur, avec assurément une pensée pour tous ses frères d’armes. « La guerre, c’est le combat. Quand on est soldat, on sert, et on sert sans trop d’état d’âme… », conclut-il.
 

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