Justice. Cinq personnes ont été entendues mercredi par le tribunal correctionnel de Rodez pour des faits de proxénétismes aggravés. Les faits remontent au mois de février 2012.
Cinq personnes ont été entendues mercredi par le tribunal correctionnel de Rodez pour des faits de proxénétismes aggravés. En février 2012, les policiers ruthénois remontent le fil d’une annonce mise en ligne sur un site internet. Celle-ci indique une adresse en centre-ville de Rodez et des prestations en liens avec la prostitution. Deux prostituées, deux sœurs, originaires de République dominicaine, sont interpellées. Au cours de leur audition, le nom d’un jeune homme de 35 ans apparaît.
«Nous nous sommes revus, j’ai fini par tomber amoureux d’elle»
Il s’avère que ce dernier loue un appartement aux deux sœurs. Mais s’il accepte de louer le logement, c’est surtout parce qu’il est tombé amoureux de l’une d’elles. À la barre du tribunal, devant le juge Anselmi, il raconte : «Après une première relation (tarifée), nous nous sommes revus plusieurs fois. Puis nous nous sommes rapprochés et j’ai fini par tomber amoureux d’elle.»
Il avoue s’être servi de sa carte bleue pour payer trois annonces en ligne, régler le loyer certains mois ou encore avoir transporté celle qu’il aimait à Albi ou Toulouse. «Je sais que le proxénétisme est illégal, mais pour moi, je ne faisais que l’aider. Je pensais qu’il n’y avait rien d’interdit», plaide le jeune homme.
Un autre homme de 49 ans était également entendu pour proxénétisme aggravé. La justice lui reproche d’avoir aidé, à Toulouse cette fois, une prostituée à régulariser son loyer, d’avoir véhiculé ses «amies» ou connaissances, etc. Comme le premier prévenu, l’homme s'est épris de la jeune femme. Leur relation a duré, et il a fini par l’épouser en octobre 2012. Elle aussi est inquiétée par la justice et était à la barre du tribunal de grande instance.
«Aujourd’hui, j’en paie les conséquences»
L’histoire du troisième homme, 47 ans, est semblable aux deux autres. Il a également rencontré une prostituée via un site de petites annonces en ligne. «J’ai voulu l’aider à s’en sortir. L’objectif était qu’elle arrête», explique-t-il péniblement devant les juges. Pour y parvenir, il va s’endetter lourdement, et va «bousiller 45 ans de carrière, et (sa) réputation» sans réussir à l’extirper de ce milieu. «Aujourd’hui, j’en paie les conséquences», poursuit-il visiblement très affecté par la tenue de ce procès. L’autre prévenu est un bailleur qui est accusé d’avoir loué des appartements à cinq prostituées. Tous sont liés dans cette histoire par ces femmes de République dominicaine qui se connaissaient toutes plus ou moins.
«Même si toutes ces personnes ont voulu apporter leur aide, en matière de proxénétisme, il s’agit d’une infraction», a tranché le substitut du procureur Antoine Wolff. Tout en concédant : «À nous de dédramatiser les choses.» Il requiert 5000€ d’amende avec sursis pour quatre prévenus, dont une prostituée qui n’était pas présente lors de l’audience, et 10 000€ d’amende avec sursis pour le bailleur dont «l’appât de l’argent» est manifeste, selon le substitut du procureur. Le jugement sera rendu 3 juin prochain.
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