Yémen: chute d'un avion de la coalition qui intensifie ses raids avant une trêve

  • Un partisan de l'ancien président yéménite Ali Abdullah Saleh à Sanaa après des raids aériens le 10 mai 2015
    Un partisan de l'ancien président yéménite Ali Abdullah Saleh à Sanaa après des raids aériens le 10 mai 2015 AFP - MOHAMMED HUWAIS
  • Des hommes fuient des bombardements, le 10 mai 2015 à Sanaa Des hommes fuient des bombardements, le 10 mai 2015 à Sanaa
    Des hommes fuient des bombardements, le 10 mai 2015 à Sanaa AFP - MOHAMMED HUWAIS
Publié le
Centre Presse Aveyron

Les rebelles yéménites Houthis ont annoncé qu'un avion de la coalition a été abattu dans leur bastion de Saada (nord) après que le Maroc a signalé la perte d'un F-16 au Yémen, où la coalition a intensifié ses raids à la veille d'un cessez-le-feu proposé par Ryad.

La chaîne des rebelles, Al-Massirah, a rapporté que des combattants tribaux avaient abattu un avion près de Saada et montré les débris d'un appareil portant le drapeau du Maroc. Rabat avait auparavant indiqué qu'un F-16 marocain participant aux raids était "porté disparu".

Les Forces armées royales (FAR) ont indiqué que le "deuxième avion qui évoluait en formation n’avait pas pu constater si le pilote (...) avait pu s’éjecter" et que des des "recherches" étaient en cours.

Interrogée par l'AFP à Ryad, une source officielle saoudienne a confirmé qu'un avion de chasse marocain était manquant et que des investigations avaient été lancées pour "déterminer sa localisation exacte". "Il se trouve avec certitude sur le territoire yéménite et comptait un seul pilote à bord".

L'aviation de la coalition conduite par l'Arabie saoudite a intensifié ses raids contre les positions des rebelles chiites au Yémen, à la veille d'une trêve proposée par Ryad pour acheminer une aide humanitaire aux civils durement éprouvés par six semaines de conflit.

De Saada (nord), fief des Houthis, à Aden (sud) en passant par cinq autres régions, les cibles rebelles ont été intensément bombardées, ont rapporté des habitants selon qui il s'agit des bombardements les plus violents depuis le début du conflit.

Sept raids consécutifs ont été menés sur des rassemblements de Houthis autour d'Ataq, capitale de la province de Chabwa (sud). Des raids ont également visé les positions rebelles à Taez (sud-ouest), Sanaa, Mareb (à l'est de la capitale), Hajja (nord) et Baïda (centre), selon des témoins.

A Saada, les raids se sont poursuivis dans une région où les civils tentent de fuir les bombardements. Selon des résidents, les zones proches de la frontière saoudienne subissaient également lundi un barrage d'artillerie et des tirs de missiles.

- Nouveaux bombardements à la frontière saoudienne -

Lundi, des bombardements provenant du Yémen ont fait un mort et plusieurs blessés dans la ville saoudienne de Najrane, a annoncé la télévision saoudienne, portant à 11 le nombre de civils tués à la frontière depuis que les rebelles yéménites ont lancé la semaine dernière des tirs au mortier et aux roquettes contre le territoire saoudien.

Selon des agences humanitaires, quelque 70.000 civils ont fui en trois jours la province de Saada, bombardée par la coalition après les tirs la semaine dernière sur le territoire saoudien en provenance de cette région frontalière.

"Nous vivons une situation très difficile", a indiqué un habitant de la province. "Nous voulons quitter Saada mais ne pouvons pas le faire en raison d'un manque d'argent et d'une pénurie de carburant", a-t-il ajouté sous le couvert de l'anonymat, accusant "les Houthis de tenter d'empêcher les gens de fuir".

Le blocus imposé par la coalition prive le Yémen "du carburant nécessaire pour la survie de la population, et ce en violation des lois de la guerre", écrit lundi Human Rights Watch (HRW), au lendemain de l'annonce par le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'arrivée au Yémen d'un premier navire affrété par l'ONU et chargé de carburant.

- Combats à Taëz et Aden -

Ryad a proposé vendredi qu'un cessez-le-feu prenne effet mardi soir et pour cinq jours renouvelables.

La trêve, si elle est respectée précèdera un sommet des pays du Golfe avec les Etats-Unis prévu à partir du 13 mai où le Yémen figurera en bonne place dans les discussions. Le roi d'Arabie saoudite et trois autres monarques du Golfe ne seront pas présents.

Les Houthis ont affirmé dimanche être prêts à "réagir positivement à tout effort, appel ou mesure qui aiderait à mettre fin aux souffrances" de la population yéménite. Leurs alliés, les militaires proches de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, les avaient précédé en affirmant vouloir aussi mettre fin aux souffrances des civils.

Selon l'ONU, quelque 1.400 personnes ont été tuées, en bonne partie des civils, et 6.000 autres blessés depuis le début du conflit.

Lundi, une source médicale a fait état à Aden, dans la grande ville du sud du Yémen, de 19 mort et 93 blessés dans des combats dimanche qui se poursuivaient entre rebelles et partisans du président en exil Abd Rabbo Mansour Hadi.

A Taëz, plus au nord, les Houthis tentent de prendre la ville en tenailles en déployant des forces aux principales entrées, selon des habitants. Ils font face sur le terrain aux combattants fidèles à M. Hadi. Les combats ont fait six morts parmi les civils, dont trois femmes et un enfant, ces 48 heures, selon un représentant local du Croissant-Rouge yéménite.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?