Aveyron : quatre mois de prison pour le chauffard récidiviste

  • La juge, Séverine Contival présidait l’audience.
    La juge, Séverine Contival présidait l’audience. José A. Torres
Publié le , mis à jour
PH.H.

Un quinquagénaire récidiviste a été condamné mercredi pour conduite sous l'empire d'un état alcoolique après avoir évité, de justesse, de renverser un piéton à Cassagnes-Bégonhès. 

Dimanche, le drame a été évité de justesse. Sur les routes sinueuses du Ségala et du Lagast, entre Cassagnes-Bégonhès et Salmiech, un père de famille s’est écarté juste à temps, évitant un véhicule qui avait quitté sa voie. À son bord, un quinquagénaire sous l’emprise de l’alcool. Il comparaissait, mercredi, devant le tribunal correctionnel de Rodez. Après avoir évité la collision, le père de famille se décide à suivre le chauffard.

Celui-ci s’arrête quelques kilomètres plus loin. «J’ai vu un homme qui était hébété, il ne savait même pas où il allait», raconte le père de famille qui s’est constitué partie civile dans ce dossier. Après s’être fait sermonner par le conducteur qu’il a manqué de percuter, le sexagénaire reprend la route. Entre-temps, le père de famille a prévenu les gendarmes, il a signalé le véhicule, donné la plaque d’immatriculation, alors que le chauffard continue de zigzaguer sur les routes du Lévezou. Il est finalement interpellé à proximité d’Auriac-Lagast. Le conducteur présente un taux d’alcoolémie de 1,71 milligramme par litre d’air expiré.

«Qu’aviez-vous bu ce jour-là ?», l’interroge la présidente Séverine Contival. «Du rosé, environ trois ou quatre bouteilles, depuis le début de la journée», balbutie le prévenu. Il se trouve que ce dernier avait déjà été condamné à sept reprises pour des faits similaires. «Vous avez peut-être des raisons qui vous poussent à boire, mais c’est le rôle de la justice de vous empêcher de créer des drames», a asséné la présidente. Le procureur de la République Yves Delpérié a renchéri : «J’étais présent lors de la cérémonie d’hommage au policier mort à Aubin, Benoît Vautrin. J’ai pu mesurer la détresse de la famille de la victime tuée par un chauffard».

Avant de conclure : «Votre problème ce ne sont pas les stups, c’est l’alcool. Vous avez déjà été condamné sept fois, et c’est la huitième fois que vous comparaissez devant un tribunal. On ne peut plus essayer de trouver des solutions alternatives (à l’incarcération, NDLR).» Il a requis huit mois d’emprisonnement, avec mandat de dépôt. En revanche, l’avocate du chauffard, Me Gosset, a plaidé «pour une peine efficace, pour trouver “La” solution». Soit la pose d’un bracelet électronique, la reprise du sursis avec mise à l’épreuve, et l’obligation de soins. Car son client, «qui a commencé à boire à l’âge de 14 ans, s’il va en prison, il ressortira non soigné». Le tribunal a finalement condamné le quinquagénaire à quatre mois d’emprisonnement avec mandat de dépôt. Au cours de ces mois en maison d’arrêt, la présidente Séverine Contival l’encourage «à réfléchir sur la façon dont (il) va se soigner».

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