L'EI s'empare de Ramadi en Irak, mais recule près de Palmyre en Syrie

  • Des habitants de Ramadi fuyant devant l'avancée du groupe Etat islamique, le 16 mai 2015 près de Bagdad
    Des habitants de Ramadi fuyant devant l'avancée du groupe Etat islamique, le 16 mai 2015 près de Bagdad AFP - SABAH ARAR
  • Carte de la Syrie localisant les derniers raids et la bataille de Palmyre
    Carte de la Syrie localisant les derniers raids et la bataille de Palmyre AFP - S.Ramis/J.Jacobsen
  • La ville antique de Palmyre en Syrie, le 14 mars 2015
    La ville antique de Palmyre en Syrie, le 14 mars 2015 AFP - Joseh Eid
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Centre Presse Aveyron

Les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont pris dimanche le contrôle total de la ville de Ramadi, à une centaine de kilomètres de Bagdad, infligeant un sévère revers aux forces pro-gouvernementales, qui ont été appelées par le Premier ministre à résister.

Les combattants de l'EI ont en revanche été repoussés par les forces syriennes à la périphérie de la ville antique de Palmyre, inscrite au patrimoine mondial de l'Humanité de l'Unesco.

Les deux batailles ont été très sanglantes avec plusieurs centaines de morts parmi les combattants et dans la population, tandis que des milliers de civils prenaient la fuite.

L'EI a revendiqué sa victoire à Ramadi sur des forums jihadistes. "Dieu a permis aux soldats du califat de nettoyer toute la ville", a écrit le groupe, ajoutant: "ils la contrôlent, avec les bataillons de chars et de lanceurs de missiles s'y trouvant, ainsi que le centre de commandement des opérations (de la province d'Al-)Anbar".

Peu avant, le porte-parole du gouverneur de la province, Mouhannad Haimour, avait annoncé la perte de ce centre de commandement, qui a permis de facto à l'EI de prendre de contrôle effectif de la ville.

L'EI contrôle la majeure partie de la vaste province désertique d'Al-Anbar, qui s'étend des frontières syriennes, jordaniennes et saoudiennes jusqu'aux portes de Bagdad.

M. Haimour a précisé que le centre de commandement avait "été déserté", un nouvel échec pour les forces pro-gouvernementales.

Le début de l'offensive fulgurante de l'EI en Irak en juin 2014 avait été marqué par la débandade de l'armée et de la police, de nombreux militaires et policiers abandonnant purement et simplement leurs positions.

- Appui aérien -

Face à cette situation, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a ordonné dimanche aux soldats, à leurs alliés des tribus et aux forces d'élite de "tenir leurs positions et ne pas permettre à Daech (un acronyme de l'EI en arabe) de prendre d'autres secteurs".

"Un appui aérien continu aidera les troupes au sol à tenir leurs positions, en attendant l'arrivée d'autres forces en renfort et de combattants des 'Unités de mobilisation populaire'", a-t-il ajouté, en faisant référence à des groupes paramilitaires composés essentiellement de miliciens chiites.

L'EI a lancé jeudi cette nouvelle offensive sur Ramadi avec une vague d'attentats suicide. Environ 500 personnes, civils ou membres des forces de sécurité, ont depuis été tuées dans les combats, selon M. Haimour, tandis que 8.000 personnes ont fui la ville, d'après l'Organisation internationale des migrations (OIM).

En Syrie voisine, où l'EI s'est également emparé de vastes territoires, le groupe a en revanche été repoussé à l'extérieur de Palmyre.

Après de violents combats contre l'armée syrienne, l'EI "s'est retiré de la plupart des quartiers du nord" moins de 24 heures après s'en être emparé, a assuré l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Le gouverneur de Homs, province dont fait partie Palmyre, a indiqué de son côté que l'attaque de l'EI dans le nord de la ville avait "avorté".

- Inquiétude toujours vive à Palmyre -

Mais la menace demeure car les jihadistes sont présents presque tout autour de la ville, et notamment à un kilomètre du célèbre site archéologique de Palmyre (Tadmor en arabe). "Les ruines n'ont pas subi de dommages mais cela ne veut pas dire que nous ne devons pas être inquiets", a déclaré à l'AFP le directeur des Antiquités syriennes, Maamoun Abdelkarim.

Ce site fut l'un des plus importants foyers culturels du monde antique et comporte notamment des colonnades torsadées romaines, des temples et des tours funéraires.

La bataille de Palmyre a fait au moins 315 morts -- 123 soldats et miliciens loyalistes, 135 combattants de l'EI et 57 civils-- depuis mercredi selon l'OSDH qui se base sur un large réseau de sources civiles, médicales et militaires.

Dimanche les combats se concentraient à l'est de la ville, autour de la prison, et au nord-est, dans le champ gazier d'Al-Hél, où l'EI est parvenu à prendre deux positions de l'armée, selon l'OSDH et le groupe jihadiste.

Palmyre revêt une importance stratégique pour l'EI puisqu'elle ouvre sur le grand désert syrien, limitrophe de la province irakienne d'Al-Anbar.

Plus à l'est, l'organisation a subi un revers, un commando américain ayant tué 32 de ses membres dont quatre chefs, parmi lesquels celui en charge du pétrole, Abbou Sayyaf, selon l'OSDH.

Les Etats-Unis ont fait état de leur côté de la mort d'"une douzaine" de combattants en plus d'Abou Sayyaf.

Cette opération au sol, la première revendiquée explicitement par les Etats-Unis contre l'EI pour capturer un de ses responsables, a été menée à Al-Omar, l'un des plus grands champs pétroliers de la Syrie, sous contrôle de l'EI.

Source : AFP

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