Aveyron Expansion : 7 000 emplois aidés depuis 2003

  • Le président d’Aveyron Expansion, Arnaud Viala, et son directeur, Hubert Calmettes, lors d’une réunion de travail avec quelques collaborateurs de l’équipe de l’agence de développement économique.
    Le président d’Aveyron Expansion, Arnaud Viala, et son directeur, Hubert Calmettes, lors d’une réunion de travail avec quelques collaborateurs de l’équipe de l’agence de développement économique. José A. Torres
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Propos recueillis par Joël Born et Rui dos Santos

Aveyron Expansion vient de fêter ses 60 ans d'existence. Retour avec Arnaud Viala, actuel président de la structure, qui oeuvre au service du développement économique de l'Aveyron. 

Tout a débuté dans les années 50 avec la création, autour du préfet, des présidents du conseil général et de la chambre de commerce et d’industrie, d’un groupe puis d’une association de réflexion sur l’action de liaison économique et de productivité.  

Soixante ans plus tard, c’est l’occasion de faire le point sur cette longue période au service du développement économique, avec le président d’Aveyron Expansion, Arnaud Viala, en présence de son directeur, Hubert Calmettes.

Quel regard portez-vous sur ces 60 ans d’accompagnement économique ?

On se rend compte que l’histoire se répète. Dans les années 50, il y avait à peu près les mêmes interrogations qu’aujourd’hui. Dans une période complètement différente, il y avait déjà le sentiment qu’une partie des réponses revenait aux territoires. Après avoir accompagné les mutations industrielles et les savoir-faire locaux, nous avons renforcé la démarche prospective.

À partir de 2003, nous nous sommes tournés vers le développement exogène, en nous focalisant sur l’ouverture du département et l’A75. Nous avons également privilégié l’accueil des actifs, en créant la cellule «Vivre et travailler en Aveyron», qui a traité plus de 6000 dossiers.

Si vous deviez retenir quelques réussites ?

On peut citer des entreprises comme Louisiane, Cogra, Cros, ainsi que des reconversions réussies avec notamment le groupe Noz qui a repris les sites de Cauval à Bozouls et de Vincent Cadeaux à La Cavalerie.

Il y a eu aussi des échecs malheureux, comme Prologis à Sévérac-le-Château ?

La plateforme logistique Prologis (*) représentait un très gros projet pour l’Aveyron. Malheureusement, la crise est passée par là et, malgré une convention signée en 2007, Prologis a abandonné les projets blancs et n’a pu honorer ses engagements sur le site de Sévérac-le-Château. Il est quand même bon de préciser que cela n’a pas coûté un sou au département, ni contrarié d’autres projets...

La Confédération des industriels de Roquefort n’a pas souhaité adhérer à l’estampille «Fabriqué en Aveyron». Comprenez-vous ce refus ?

Depuis 2010, nous favorisons l’ancrage territorial des productions aveyronnaises. Nous avons voulu une démarche la moins contraignante possible, sans surajouter à la complexité actuelle. Le président de Roquefort Société n’a pas souhaité apposer l’estampille «Fabriqué en Aveyron».

Nous pouvons le comprendre, sachant que l’Institut national des appellations d’origine (Inao) veille à ce qu’il n’y ait pas de confusion dans les esprits. Cela étant, le roquefort fait partie intégrante de l’identité congénitale de l’Aveyron. À ce jour, «Fabriqué en Aveyron» regroupe 2 800 produits et 300 entreprises, et la quasi-totalité des produits estampillés proviennent d’entreprises qui l’ont demandé.

Quelles sont vos priorités actuelles ?

Depuis 2008, j’ai encouragé une réflexion sur l’implication du département dans le développement économique. Cela s’est traduit par la pérennité de l’agence. Depuis 2010, nous nous sommes beaucoup interrogés sur notre positionnement, en favorisant un rôle de proximité à mi-chemin entre la Région et le niveau local. Afin de nous rapprocher encore plus des territoires, nous avons conventionné avec une dizaine de communautés de communes.

Comment pensez-vous vous intégrer dans la nouvelle organisation régionale ?

Nous assurons un lien permanent avec le niveau régional et nous sommes prêts à absorber les changements qui arrivent. Il est inenvisageable qu’il n’y ait pas de relais départemental dans une région aussi vaste. Je reste persuadé que nous aurons un rôle de plus en plus important pour accompagner les territoires et leur apporter notre expertise. L’une des clés résidera dans la manière dont on va pouvoir proposer une offre originale, pour devenir un outil indispensable au développement des territoires infra-départementaux.

Arnaud Viala, vous n’êtes plus conseiller départemental. Songez-vous à céder votre place à la présidence d’Aveyron Expansion ?

Une nouvelle gouvernance devrait être mise en place à l’automne 2015. J’ai à cœur de mettre mon expérience au service d’une réflexion désintéressée. Avec la conviction que l’économie doit être la première priorité des collectivités. 

(*) Le leader mondial de l’immobilier logistique devait implanter 60 000 m² de bâtiments sur la zone d’activités départementales de Sévérac-le-Château, en bordure de l’A75 et de la RN88. Il était alors question de 30 M€ d’investissement et de la création de 300 emplois.

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