Grèce: les appels à conclure un accord rapidement se font pressants

  • Le président François Hollande et la chancelière Angela Merkel donnent une conférence de presse à l'issue de leur entretien à la Chancellerie, le 19 mai à Berlin
    Le président François Hollande et la chancelière Angela Merkel donnent une conférence de presse à l'issue de leur entretien à la Chancellerie, le 19 mai à Berlin AFP - TOBIAS SCHWARZ
  • Des touristes passent devant une maison abandonnée au pied du château de Thessalonique, le 19 mai 2015
    Des touristes passent devant une maison abandonnée au pied du château de Thessalonique, le 19 mai 2015 AFP - SAKIS MITROLIDIS
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Centre Presse Aveyron

François Hollande et Angela Merkel ont rejoint mardi le choeur des responsables appelant à accélérer les choses pour éviter à la Grèce le défaut de paiement, tandis que les négociations entre Athènes et ses partenaires continuaient "jour et nuit".

"Nous devons accélérer parce que l'échéance approche (...) et la Grèce a des besoins qui ne peuvent pas attendre", a déclaré le président français en visite à Berlin, faisant allusion aux problèmes de liquidités du gouvernement grec, dont les caisses sont vides et qui doit honorer le mois prochain de copieux remboursements de prêts.

La chancelière allemande a quant à elle appelé à des "progrès notables" dans les discussions entre le gouvernement grec, le Fonds monétaire international (FMI), la Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE).

Ces institutions réclament à Athènes, en échange de plusieurs milliards d'euros d'aides, des engagements à faire des réformes qui pour certaines vont radicalement à contre-courant des promesses électorales du Premier ministre Alexis Tspiras. Les Européens et le FMI veulent notamment une réforme du marché du travail qui répugne à son gouvernement majoritairement issu de la gauche radicale.

Les discussions en cours depuis fin février, longtemps bloquées, "progressent, mais à un rythme lent" et les équipes "continuent à travailler jour et nuit", a assuré mardi Margaritis Schinas, porte-parole de la Commission européenne. Le président de celle-ci, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, s'est dit confiant quant au fait qu'un accord serait conclu "vers la fin mai, ou le début de juin", dans un entretien avec l'agence de presse Bloomberg News.

La veille, le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis avait estimé être "très proche d'un accord" avec les créanciers, pouvant intervenir "peut-être dans une semaine".

"Nous faisons des progrès, même si je continue à le dire de manière prudente", a déclaré Jeroen Dijsselbloem, ministre néerlandais des Finances et président du groupe des grands argentiers de la zone euro.

- Ce ne sera pas à Riga -

Le sommet de Riga, qui réunira jeudi et vendredi les dirigeants de l'Union européenne et de plusieurs pays non-européens d'Europe de l'Est, ne pourra pas en tout cas être la coulisse d'un accord, a souligné M. Juncker, "ce n'est pas fait pour cela".

Toutefois, profitant de la présence de M. Tsipras à Riga, "nous allons voir si des possibilités de discussions se dégagent" en petit comité, a indiqué Mme Merkel.

"Nous voulons que la Grèce reste dans la zone euro et que nous puissions trouver une solution durable", a martelé à Berlin M. Hollande.

Les dirigeants français et allemand ont rejoint une longue cohorte d'autres dirigeants qui ont appelé ces derniers jours à accélérer la cadence des négociations. Lundi, le commissaire européen Pierre Moscovici avait affirmé que le temps à disposition était désormais "très limité" et ,deux jours avant, son confrère Valdis Dombrovskis avait appelé à "passer à la vitesse supérieure".

Le programme dont bénéficie la Grèce, et au nom duquel elle peut prétendre à encore 7,2 milliards d'euros d'aides, expire fin mai. Le 5 juin, ce pays doit effectuer un gros remboursement au FMI.

Alors que ces échéances approchent à grands pas, un sondage réalisé par l'université de Macédoine pour la chaîne de télévision Skaï et dont les résultats ont été rendus publics mardi montre que les Grecs commencent à douter. Pour la première fois depuis février, la majorité des personne interrogées (41%) jugent que la stratégie suivie par le gouvernement grec dans les négociations n'est pas bonne. 35% ont une opinion positive de cette stratégie, moitié moins qu'en février.

Une fois qu'il sera parvenu à un accord avec les institutions, sans doute au prix de nombreuses concessions, M. Tsipras devra encore convaincre sa coalition, Syriza, de le valider.

Il avait rendez-vous dès mardi pour une séance d'explications devant son groupe parlementaire. Parallèlement, cinq cadres du comité central de Syriza ont lancé un appel à "l'affrontement avec les créanciers". Tout à l'opposé de M. Varoufakis, selon qui "une rupture avec les créanciers n'est pas dans les projets".

Source : AFP

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