Lévezou Ségala l’a fait

Ils y sont ! LSA va enfin goûter à la Fédérale 2 après onze saisons passées à l’échelon inférieur. Les «paysans», comme se sont amusés à les appeler nombreux des supporters de Grenade, iront d’ici peu se frotter aux grandes agglomérations. Mais également à leurs voisins aveyronnais, Decazeville et Millau.

Toujours en portant ce même étendard d’un club bizarroïde, né d’une entente entre plus de 60 communes quand les batailles de clocher agitent le monde du rugby aux quatre coins de l’hexagone. Mais surtout d’un club fait quasi exclusivement de jeunes du cru, passés par toutes les catégories d’âge.

Bien loin des strass et des paillettes, déjà bien visibles au deuxième échelon fédéral. Hier à Cassagnes, on était encore loin de ce monde-là... Tout l’Aveyron du rugby s’était d’ailleurs donné rendez-vous pour assister à ce petit moment d’histoire. Ils étaient 1800 à s’être entassés au stade champêtre de Louis- Bernad. Et qu’importe si au final, la victoire n’a pas été au rendez- vous. Le large succès du match aller (30-17) avait déjà en partie tué le suspense et seules les réjouissances après le coup de sifflet final étaient attendues. Elles ont eu lieu entre scènes de liesse au centre de la pelouse et larmes de joie des acteurs de cette montée.

Toujours serein

Il faut dire que cette accession est venue telle une délivrance pour les Aveyronnais. Auteurs d’une saison proche du parfait, ponctuée par une première place de poule, ils ont enfin pu exulter. Tout comme le duo d’entraîneurs Frédéric Gil et François Giovannini, félicités par tous.

Cette montée, LSA la leur doit en grande partie. Car, depuis des années, ils ont réussi à imposer leur marque de fabrique sur leur équipe. Celle d’un rugby total. Àl’image de ces Ségalis qui ont su marier leur combativité naturelle à ce rugby, le pur, celui qui vous procure du plaisir. Cela a été fait d’une main de maître. À LSA, jouer un 3 contre 2 est devenu un jeu d’enfants depuis belle lurette. Ils l’avaient d’ailleurs fort bien prouvé lors du match aller, sur la pelouse de Grenade.

Dimanche en revanche, les joueurs ont eu davantage de mal à faire parler leurs jambes. Ils s’en sont alors remis à leur mental. Et leur sérénité a prouvé qu’ils ont bien les épaules assez larges pour l’étage supérieur. Car Grenade a davantage tenu le ballon que les locaux mais bien moins la pression... À l’instar de son ouvreur vedette Delpech. Juste après le premier essai sur ballon porté des Aveyronnais (16e), l’ex-joueur du Stade Toulousain a passé ses nerfs sur l’arbitre.

Mauvaise idée car son renvoi s’est alors transformé en pénalité et une penal-touche plus tard, les Aveyronnais aplatissaient de nouveau. Avec dix points d’avance au bout de20 minutes, plus rien ne pouvait toucher LSA. Les Haut-Garonnais ont bien tout tenté mais ils n’ont jamais réellement déstabilisé Damien Rey et ses coéquipiers. Une petite accélération au retour des vestiaires leur a permis d’aller à deux reprises à dame, par le jeu (42e) puis de nouveau sur ballon porté (48e), et d’attendre tranquillement le coup de sifflet final... Grenade a, lui, sauvé l’honneur en revenant à hauteur grâce à une pénalité de son ouvreur, à la 75e minute. Mais c’était trop tard. LSA a eu la fête qu’il attendait. Avec la victoire ou pas, qu’importe.