Un rescapé d’Oradour-sur-Glane à la rencontre des collégiens

  • Robert Hébras et les collégiens firminois, ensemble, pour une émotion partagée.
    Robert Hébras et les collégiens firminois, ensemble, pour une émotion partagée. Centre Presse
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Histoire. Pour clôturer une démarche éducative exemplaire sur le massacre perpétré en juin 1944 par une colonne SS, les élèves de 3e de Firmi ont accueilli Robert Hébras, l’un des rares survivants du drame.

Nous évoquions il y a peu le travail de mémoire réalisé par les collégiens de 3e de l’annexe Paul-Ramadier de Firmi, consacré au massacre perpétré par une colonne SS en 1944, à Oradour-sur-Glane. Ce travail d’hommage aux femmes, enfants, hommes et vieillards, fusillés, mitraillés ou brûlés vif par un escadron nazi en cette horrible journée du 10 juin, se décline à travers notamment une expo et un «arbre de vie» visibles à l’espace culturel firminois «La Serpentine».

642 livres, 642 morts

Ce travail déjà remarquable a trouvé un prolongement avec la visite, voilà quelques jours, de Robert Hébras, l’un des très rares survivants d’Oradour, venu à Firmi à la rencontre de ces jeunes engagés dans une véritable démarche historique et citoyenne. Robert Hébras n’a pas souhaité s’entretenir avec les jeunes Firminois des événements dramatiques du 10 juin 1944. Sans doute pour ne pas réveiller des fantômes endormis, mais au sommeil bien trop léger. Lui qui a «tout perdu» en ce 10 juin 1944 avoue simplement «penser encore à ces mamans qui se sont senties coupables d’avoir laissé leurs enfants partir à l’école et qui sont morts pour cela».

Le vieil homme n’en a pas moins remercié très chaleureusement les collégiens pour leur démarche, notamment cet «arbre de vie» aux 642 livres, comme autant de feuilles virtuelles et comme autant de victimes de la barbarie nazie à Oradour. Robert Hébras a même émis le souhait que cette «œuvre exemplaire», qui l’a particulièrement marqué, soit déplacée pour être installée de manière permanente à Oradour.

«J’étais mécaniciens…»

Il a aussi apprécié et souligné l’action plus globale des élèves et de leurs professeurs, « qui se sont approprié un événement, une œuvre, en respectant le devoir de mémoire, mais sans verser dans le pathétique ». Le tout dit avec émotion, avant que le vieil homme ne réponde néanmoins à quelques questions des collégiens, après que ces derniers ont lu quelques poèmes touchants.

Des collégiens qui, pour leur part, estiment que « cette visite restera à jamais dans nos mémoires. Elle a changé profondément notre vision des choses. »Et à la question « Pourquoi avoir choisi de revenir vivre à Oradour-sur-Glane, sur les lieux du drame ? », Robert Hébras a simplement répondu:  «J’étais mécanicien et on avait besoin de personnel comme moi. Mais, il faut quand même dire que je n’aurais pas pu vivre sur l’emplacement de l’ancien village, conservé à l’état de ruines. J’ai donc vécu dans le nouvel Oradour qui a été reconstruit à côté, presque identique.» 

Quoi qu’il en soit, voir des jeunes s’investir de la sorte dans un devoir de mémoire a sans doute rassuré Robert Hébras. Pour que l’on n’oublie pas Oradour-sur-Glane. Pour que ce genre d’horribles tragédies appartienne au passé et seulement au passé.

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