Cambadélis expose sa stratégie d'ici 2017 et promet de chambouler le PS

  • Le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, le 28 mai 2015 à Paris
    Le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, le 28 mai 2015 à Paris AFP
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Centre Presse Aveyron

Jean-Christophe Cambadélis, élu sans surprise à la tête du PS, a exposé vendredi sa stratégie jusqu'aux échéances de 2017, souhaitant l'émergence d'une "alliance populaire" avec les partis de gauche et promettant de renouveler le Parti socialiste de la base au sommet.

Le premier secrétaire a également employé un langage d'apaisement pour les relations du parti avec l'exécutif: "Je ne vais pas me transformer en marsupilami en faisant +houba houba+ devant le gouvernement pour qu'il reprenne mon programme, sinon, c'est un coup sur la tête. Non, c'est un dialogue fructueux, amical et convergent" qui aura lieu.

"Nous avançons et nous cheminons avec le gouvernement dans une convergence d'analyses et de politique", a-t-il insisté lors d'une conférence de presse.

Jean-Christophe Cambadélis a recueilli, jeudi, plus de 70% des voix des militants socialistes face au candidat de l'aile gauche et des "frondeurs" socialistes, Christian Paul, beaucoup plus critique à l'égard de l'exécutif.

"Nous voulons réussir la fin du quinquennat par l'égalité", a néanmoins rappelé le premier secrétaire et cela signifie que dix mesures dans ce domaine, inclues dans son texte d'orientation ("motion"), "devront être toutes engagées".

"Le PS dans sa pluralité sera garant que ce programme soit engagé, voire appliqué", a-t-il poursuivi, en rappelant que la quasi-totalité du gouvernement, le Premier ministre Manuel Valls compris, avait signé sa "motion".

Les militants PS, s'est-il félicité, voulaient "une majorité forte, un agenda clair et un premier secrétaire qui ait les moyens de son ambition".

Et de fait, Jean-Christophe Cambadélis considère avoir les coudées franches, tout en entretenant des relations de "soutien exigeant" avec l'exécutif, selon les termes d'un responsable PS.

Se prévalant d'être la "deuxième force du parti", Christian Paul et les siens ont promis d'y veiller, estimant qu'il y a une volonté évidente et commune des socialistes pour qu'il y ait une inflexion de la politique gouvernementale".

- Nouvelle génération -

Dans l'immédiat, il y a le congrès du PS, à Poitiers du 5 au 7 juin, qui entérinera sa victoire électorale auprès des militants.

Manuel Valls y prendra la parole samedi et une "adresse aux Français", en cours d'élaboration, sera rendue publique dimanche, a-t-il dit. Le vendredi sera consacré à l'Europe.

Innovation en revanche pour la traditionnelle université d'été du PS à La Rochelle, fin août: Jean-Christophe Cambadélis a proposé aux écologistes, aux radicaux, au MRC et aux communistes de co-organiser la manifestation.

Europe Ecologie-Les Verts a déjà émis une fin de non recevoir, proposant plutôt des "ateliers communs" à La Rochelle. Le Front démocrate de Jean-Luc Bennahmias a répondu par contre favorablement.

Mais l'idée maîtresse de Jean-Christophe Cambadélis, dans le prolongement de sa volonté de retisser les liens entre formations de gauche, réside dans la mise en place d'une "alliance populaire" avec les partis de gauche qui le souhaiteraient et tous les "républicains progressistes", y compris les simples citoyens, mais qui ne sera pas "une confédération". Cela, en vue de la présidentielle et des législatives de 2017, pour y affronter les "républicains conservateurs".

Le premier secrétaire émet des espoirs notamment en direction des écologistes, mais doute fort que les communistes le rejoignent.

Selon lui, une convention de l'"alliance populaire", en novembre 2016, adoptera un "schéma directeur" pour la présidentielle, au moment même où la droite choisira son candidat.

Sur le principe, controversé, de rééditer l'exercice d'une primaire à gauche pour désigner son candidat, Jean-Christophe Cambadélis souligne que cela reste "une possibilité" mais que c'est le conseil national (où ses fidèles seront majoritaires) qui aura le dernier mot. "Nous verrons bien", a-t-il évacué prudemment. Beaucoup, a-t-il admis, sont réticents devant une telle primaire si François Hollande se représente.

Depuis 2012, le principe d'une telle désignation est inscrit dans ses statuts. Fin avril, M. Cambadélis avait assuré que "les primaires n'(étaient) pas d’actualité au Parti socialiste".

Le premier secrétaire veut aussi rénover le PS de fond en comble, pour "faire émerger une nouvelle génération politique", assurer "un renouveau des têtes et dans les têtes" et en faire un parti de masse. Une campagne de recrutement débutera en janvier.

Source : AFP

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