L’activité touristique génère 360 M€

  • Un peu plus de dix ans après sa mise en service, le viaduc de Millau est toujours le phare pour l’économie touristique aveyronnaise.
    Un peu plus de dix ans après sa mise en service, le viaduc de Millau est toujours le phare pour l’économie touristique aveyronnaise. Repro CP
Publié le , mis à jour
Pierre-Jean Côme

Analyse. Pas de plage, ni de sommet enneigé, et pourtant quand on parle "tourisme rural", l’Aveyron est l’un des départements français les plus prisés avec la Dordogne et les Landes. Un succès lié à une addition de différents facteurs positifs.

L’Aveyron a longtemps été un département par lequel un grand nombre de touristes ont transité pour aller se dorer sur les plages du littoral méditerranéen. Vite traversé pour être plus vite sur le sable… Depuis quelques années, ces mêmes touristes prennent toujours le même chemin, mais il semble qu’ils descendent moins vite et s’arrêtent pour découvrir le territoire. D’autres font le choix assumé de venir en vacances en Aveyron.

Comment expliquer cette tendance ? Pour Francis Castan, directeur du Comité départemental du tourisme, il s’agit d’une addition de facteurs positifs. «Le tourisme est devenu important, et l’économie qui en découle aussi, mais ce tourisme ne remplace pas tout. Il n’est pas une fin en soi. Si nous avons des marqueurs positifs, c’est parce qu’une vie économique est notable dans le département», explique-t-il.

Conques, le viaduc de Millau, Soulages

Quels sont ces marqueurs positifs ? Depuis des années, des sites majeurs ont su mettre en avant l’Aveyron. Citons d’abord Conques, incontournable pour l’attrait touristique aveyronnais. C’est l’un des sites les plus connus du département. Un lieu indissociable des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui drainent chaque année de nombreux pèlerins et visiteurs. Mais le premier d’entre eux, est à coup sûr, le viaduc de Millau.

Nationalement connue pour ses bouchons, avant la construction de l’ouvrage, en 2004, la moitié sud du département est désormais célèbre dans le monde entier. «Le viaduc a été un déclencheur. On vient pour le voir, on y roule dessus. Mais il permet de mettre en valeur d’autres sites, comme Roquefort, devenu plus accessible, tout comme le reste du département», souligne Francis Castan.

L’ouverture voilà un an du musée Soulages à Rodez a poursuivi le mouvement. «Depuis son inauguration, l’attractivité de l’Aveyron est indéniable. Mais notre défi, aujourd’hui, c’est de garder les touristes, qui sont devenus des zappeurs. Actuellement, vous avez plus d’offres touristiques que de visiteurs. Il faut savoir les fidéliser pour les garder. Notre but, pour les années à venir, sera d’améliorer notre qualification en matière d’accueil touristique», assure-t-il.

Les Espagnols consomment le plus

Un challenge pour le département car un tourisme en bonne santé, c’est une économie locale qui réussit. «Ce que le tourisme peut dégager comme avantage économique, il faut que cela profite également, toute l’année aux entrepreneurs locaux. La boulangerie de Saint-Chély-d’Aubrac marche parce que les chemins de Saint-Jacques passent dans le village et les habitants y trouvent leur compte», lâche le directeur du CDT. Les touristes qui séjournent en Aveyron n’hésitent pas à y mettre le prix. En été, la dépense moyenne, par jour et par personne, pour un hébergement est de 30,41€ ; 35,25€ au printemps, et jusqu’à 45,36€ en automne.

«Le meilleur mois pour le tourisme chez nous, c’est septembre», précise le directeur du CDT. Ceux qui dépensent le plus sont les Espagnols avec 37,73€, suivis par les Belges avec 34,80€, les Français 32,23€, les Britanniques 30,76€ et les Néerlandais avec 25,42€.

Un virage à ne pas manquer

Aujourd’hui, avec la fusion de Midi-Pyrénées et du Languedoc-Roussillon, le tourisme est à un tournant. Un virage que le département ne doit pas manquer. «Nous sommes à une grosse heure de la mer. Notre défi est désormais de capter les vacanciers du bord de mer pour les faire venir ici. L’objectif n’est pas d’avoir un tourisme de masse, mais d’accroître un attrait déjà ancré. Pour cela, la poursuite du désenclavement est essentielle. L’A 75 et la RN 88 sont deux axes primordiaux. Le second nous relie assez bien à Toulouse. L’effort est à poursuivre à l’est de Rodez», précise Francis Castan.

Avec ses nombreux atouts, l’Aveyron attire des touristes de tous horizons. Les familles représentent 40,9%, les couples 38,9%. 37% des touristes sont accompagnés d’enfants et les seniors ne sont pas en reste. Souvent dotés d’un plus fort pouvoir d’achat, les plus de 54 ans représentent 40% des touristes. Avec un tel panel de visiteurs, les perspectives de développement économique pour le département sont grandes. Aux décideurs et acteurs locaux de bien saisir les enjeux pour réussir le tourisme de demain et faire de cette activité un secteur encore plus performant. 

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