Musée Soulages à Rodez : «C’est vraiment de la haute couture»

  • Pierre Soulages aux côtés de Carole Delga, Christian Teyssèdre, Benoît Decron et Estelle Pietrzyk.
    Pierre Soulages aux côtés de Carole Delga, Christian Teyssèdre, Benoît Decron et Estelle Pietrzyk. Joel Born
Publié le , mis à jour
Joël Born

Anniversaire. Longtemps contesté, le musée Soulages fait aujourd’hui quasiment l’unanimité. Démontrant concrètement que l’art et la culture peuvent redynamiser tout un territoire.

Il est loin le temps où nombre d’esprits chagrins émettaient d’incessantes réserves sur l’opportunité de créer un espace consacré à l’œuvre de Pierre Soulages. Un an après son ouverture, le musée Soulages a véritablement transfiguré Rodez et fait quasiment l’unanimité. Il est vrai qu’avec 275 000 visiteurs, il y a de quoi convaincre les plus réticents.

 «La réussite du musée Soulages, c’est d’abord l’œuvre de Pierre Soulages», a insisté Christian Teyssèdre, lors de la table ronde consacrée à la naissance du musée Soulages, précisant que la ville avait enfin acquis cette attractivité qu’elle recherchait depuis des années. Non sans avoir rappelé, au préalable, que lors d’un premier sondage, 85% des Aveyronnais étaient opposés à ce musée. Les avis ont bien changé.

Le prix Rembrandt en 1976

Évoquant cette longue histoire, Marc Censi s’est souvenu de la remise du prix Rembrandt à Pierre Soulages, à Rodez, en 1976, et du choc qui fut le sien lorsqu’il a découvert la peinture du maître de l’outrenoir. Le projet a pris corps le 13 septembre 2005, lors de la donation de Pierre et Colette Soulages, à la ville de Rodez. Près de dix ans et bien des péripéties plus tard, le musée fête avec succès (et quel succès!) son premier anniversaire. 1976. C’est justement l’année de naissance d’Estelle Pietrzyk, la première conservatrice du musée Soulages (aujourd’hui à Strasbourg) qui eut la lourde tâche d’élaborer le projet scientifique et culturel et de solliciter, auprès du ministère, le label Musée de France. La jeune femme raconte, avec émotion, ce formidable défi d’imaginer un musée nouveau sur mesure. «C’est vraiment de la haute couture.»

«Nous avons créé un musée complexe et complet»

Pierre Soulages ne souhaitait pas que le musée porte son nom. Il a finalement accepté à la seule condition qu’il soit le reflet de la création artistique et qu’il s’ouvre à d’autres artistes. «Nous avons créé un musée complexe et complet, a imagé le conservateur Benoît Decron. Nous avons eu la chance d’avoir travaillé avec un artiste très attentif, très soigneux qui nous a guidés. Et c’est la force du musée. On est dans la magie du travail avec le peintre.» On a aussi et bien sûr évoqué l’avenir du musée et la nécessité de le pérenniser en améliorant ses dotations de fonctionnement. Afin, entre autres, de développer l’approche scientifique et de numériser les œuvres.

Jean-Louis Chauzy en a profité pour lancer un pressant appel du pied à la future grande région et à Carole Delga, candidate déclarée à la succession de Martin Malvy. De son côté, la ville souhaite lancer un appel à projets culturels pour occuper l’espace historique de l’ancienne prison. Elle envisage aussi de céder la maison natale de Pierre Soulages, à l’association des Amis du musée, pour en faire son siège. Dans sa conclusion, la secrétaire d’État Carole Delga a salué «l’expression de la fidélité à un territoire, un lieu où l’on habite et qui nous habite. Ce musée donne à ce territoire des raisons de toujours vouloir se développer. Dans la nouvelle région, l’art doit servir de trait d’union.»

Voir les commentaires
Sur le même sujet
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?