Rignac: Roann Girard, missionnaire de l’ultimate en Aveyron

"J’ai envie de transmettre". Plus qu’une devise, le partage est devenu une obsession chez Roann Girard, qui s’est mis en tête de développer la pratique de l’ultimate en Aveyron. Entraîneur de Youltimate, le seul club du département, basé à Rodez, le Rignacois prêche la bonne parole dès qu’il le peut, afin d’initier de nouveaux adeptes à ce sport collectif qui se joue avec un freesbie. "Comme la plupart des joueurs du club, j’ai commencé ce sport il y a peu. C’est bien d’être encadré par quelqu’un qui a connu le haut niveau", explique Pascal Latapie, un des joueurs de Youltimate.

Son action ne se limite pas à son rôle d’entraîneur. Depuis 2013, Roann Girard porte une autre casquette, celle de conseiller technique régional auprès de la ligue Midi-Pyrénées. "Je m’occupe de formations pour les encadrants". Par ailleurs, il fait découvrir la discipline aux adolescents. Titulaire d’un brevet d’État d’éducateur sportif depuis 2012, il apprend à lancer le freesbie une fois par semaine aux collégiens de Georges-Rouquier à Rignac, et de Paul-Ramadier à Decazeville. "Sa démarche est très importante",analyse Guillaume Bobal, un autre joueur de Youltimate. "Il faut aller vers les jeunes. Ce sont eux l’avenir de la discipline".

Roann Girard avait lui-même découvert l’ultimate en milieu scolaire, dans son lycée en Vendée. "J’avais une professeur d’EPS qui en était fan". Il a été immédiatement séduit. "Pourtant, je suis très exigeant en terme de sport. J’ai pratiqué le rugby, le volley, la boxe, l’athlétisme... L’ultimate réunit toutes les qualités nécessaires dans ces disciplines, en particulier l’explosivité et la résistance". En 1995, la ville de Fontenay-le-Comte, où il habite alors, accueille les championnats d’Europe. "Je me suis rendu compte que le haut niveau était accessible". Bien vu. Il disputera dans sa carrière une cinquantaine de matches en équipe de France, avec en point d’orgue une sélection aux championnats d’Europe 2011, en Slovénie, et aux championnats du monde 2012, au Japon.

C’est cette expérience que Roann Girard essaye désormais de partager, dans un territoire où la pratique de l’ultimate reste encore à développer. "Quand je suis arrivé ici, en 2002, il n’y avait rien". Du chemin a été parcouru depuis. Et ce n’est pas fini. "Maintenant, l’ultimate est enseigné dans les écoles", positive-t-il, convaincu que de plus en plus de freesbies vont voler dans le ciel aveyronnais.